samedi 16 août 2025

Nicolas Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone] | Suzanne BALLIVET, illustratice. Monsieur Nicolas ou le cœur humain dévoilé, avec des lithographies originales de Suzanne Ballivet. Edition du Cent Cinquantenaire, 1956 4 volume in-4 brochés. Un des 40 exemplaires accompagnés chacun d'un dessin original d'un in-texte et d'une suite des lithographies. Bel exemplaire.



Nicolas Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone] | Suzanne BALLIVET, illustratice

Monsieur Nicolas ou le cœur humain dévoilé, avec des lithographies originales de Suzanne Ballivet.

Edition du Cent Cinquantenaire, 1956 [de l'imprimerie de Priester Frères à Paris pour la Typographie et Mourlot Frères pour la lithographie]

4 volume in-4 (24 x 19 cm) brochés de 269, 289, 319 et 289 pages avec 96 lithographies dont 48 à pleine page hors-texte (12 hors texte et 12 in texte par volume). Typographie en noir et orange. Emboîtages de l'éditeur (il manque 2 étuis).

Tirage à 492 exemplaires tous sur vélin du Marais.

Celui-ci, un des 40 exemplaires accompagnés chacun d'un dessin original d'un in-texte et d'une suite des lithographies (n°72).












Nicolas-Edme Rétif, dit Rétif de la Bretonne (1734-1806), est l’un des écrivains les plus étonnants et les plus prolifiques du XVIIIᵉ siècle. Né dans une famille paysanne de Sacy, en Bourgogne, il se forma d’abord comme ouvrier imprimeur avant de s’établir à Paris où il mena une carrière littéraire hors du commun, laissant une production colossale de plus de deux cents volumes. Tour à tour romancier, moraliste, observateur des mœurs, utopiste social et auteur libertin, il est demeuré une figure marginale mais essentielle de la littérature des Lumières. On le surnomma le « Rousseau du ruisseau » ou le « Voltaire du faubourg », tant son œuvre allie l’élan réformateur aux notations les plus crues de la vie populaire. Ses grands romans – Le Paysan perverti (1775), La Paysanne pervertie (1784) – illustrent cette tension constante entre vertu proclamée et sensualité assumée. Dans l’immense recueil des Contemporaines (1780-1785), il brosse en plus de quatre cents nouvelles une chronique vivante des sociétés parisiennes et provinciales. Sa monumentale autobiographie, Monsieur Nicolas (1794-1797), en seize volumes, constitue une entreprise unique d’introspection, l’une des premières confessions modernes, où il livre sans détour ses passions, ses obsessions et ses contradictions. Rétif fut aussi un réformateur visionnaire : dans Le Pornographe ou La Découverte Australe, il propose des systèmes sociaux et politiques audacieux, annonçant parfois des préoccupations modernes. Écrivain dérangeant, souvent décrié pour ses obsessions érotiques et son style prolixe, il n’en demeure pas moins un témoin irremplaçable de la fin de l’Ancien Régime et des bouleversements révolutionnaires. Redécouvert au XIXᵉ siècle par les romantiques, célébré par les bibliophiles et les historiens de la vie privée, Rétif apparaît aujourd’hui comme l’un des chroniqueurs les plus sincères et les plus féconds de son siècle.

L'édition originale de Monsieur Nicolas est devenue très difficilement accessible. Cette jolie édition richement illustrée par Suzanne Ballivet est l'occasion d'avoir ce texte en mains.

Suzanne Ballivet (1904-1985), artiste française spécialisée dans l’illustration et la peinture, notamment connue pour ses travaux liés à l’art du livre, a produit des illustrations remarquables pour des œuvres littéraires, combinant souvent érotisme, délicatesse et richesse du détail. Ses œuvres traduisent une approche élégante et sensuelle, inspirée par l'esthétique de son époque. Ses dessins et gravures se distinguent par leur raffinement, avec une attention particulière portée aux détails des costumes, des décors et des expressions des personnages. Elle intégrait souvent des éléments érotiques, mais sans jamais tomber dans la vulgarité. Suzanne Ballivet et Albert Dubout formaient un couple à la ville qui évoluait dans les mêmes cercles artistiques. Leur mariage a marqué une union entre deux talents complémentaires, bien qu'ils aient conservé des approches très différentes dans leur travail artistique.

Albert Dubout disait d’elle qu’elle était “la véritable artiste du couple”. Même à Montpellier, où elle a été la compagne de Camille Descossy, directeur des Beaux-Arts, puis de Albert Dubout, le mythique caricaturiste des vacanciers de Palavas, la Montpelliéraine Suzanne Ballivet (1904-1985) est restée une inconnue. Illustratrice-vedette du Paris des années 1940, réputée pour ses dessins érotiques, cette femme de caractère a été effacée par l’histoire de l’art. (Laurent Mallet).







Bel exemplaire dans son tirage avec suite et un joli dessin original signé.

Prix : 950 euros