lundi 4 août 2025

GUY DE MAUPASSANT | DIGNIMONT (illustrateur) | BOULE DE SUIF | LA MAISON TELLIER | LE PORT. Eaux fortes et dessins en couleurs de Dignimont. Editions Excelsior, Paris, 1930. 1 volume in-4, en feuilles. Un des 265 ex. sur vélin de Rives à la forme accompagné d'une suite en noir des 14 eaux fortes hors texte



GUY DE MAUPASSANT | DIGNIMONT (illustrateur)

BOULE DE SUIF | LA MAISON TELLIER | LE PORT. Eaux fortes et dessins en couleurs de Dignimont.

Editions Excelsior, Paris, 1930

1 volume in-4 (25,5 x 19 cm) en feuilles sous couverture imprimée rempliée. 192 pages et 14 eaux fortes en couleurs au pochoir hors texte et quelques ornements et vignettes dans le texte (bois et coloris au pochoir). Sans emboîtage. Avec le prospectus pour cette édition accompagné d'une eau forte en couleurs marquée "spécimen" (tampon).

Premier tirage des illustrations.



Tirage unique à 321 exemplaires seulement dont 7 ex. sur vieux Japon et un hors commerce, 37 sur Japon et un hors commerce, 265 ex. sur vélin de Rives à la forme. et 10 hors commerce.

Celui-ci, un des 265 ex. sur vélin de Rives à la forme accompagné d'une suite en noir des 14 eaux fortes hors texte (non annoncé).

Achevé d'imprimer le 15 mai 1930, par Louis Kaldor, maître-imprimeur à Paris. Le tirage des eaux-fortes a été exécuté par Roger Lacourrière et le coloris au pochoir a été exécuté au pochoir par Robert Lecourt.








Réunion des trois nouvelles parmi les plus connues de Guy de Maupassant (1850-1893).

Boule de Suif est une nouvelle de Guy de Maupassant, écrite dans le courant de l'année 1879, rendue publique en 1880, d'abord par une lecture faite en janvier par l'auteur devant ses amis du « groupe de Médan », puis par la publication au sein d'un recueil collectif de nouvelles titré Les Soirées de Médan, le 16 avril 1880. Pendant l'hiver, 1870-1871, durant la guerre franco-prussienne, la ville de Rouen (Normandie) est envahie par les Prussiens. Pour fuir l'occupation, dix personnes prennent la diligence de Dieppe : un couple de commerçants, un couple de bourgeois, un couple de nobles, deux religieuses, un démocrate et enfin, une prostituée, la patriotique Élisabeth Rousset, surnommée « Boule de Suif »[7]. Le voyage s'annonce plus long que prévu. Les voyageurs ont faim et seule Boule de Suif a pensé à emporter des provisions, qu'elle partage généreusement. Les voyageurs font un arrêt la nuit dans une auberge à Tôtes (sur le modèle de l'auberge du cygne), occupée par les Prussiens. Le lendemain, ils ne peuvent plus partir, l'officier prussien exerçant un chantage : Boule de Suif doit coucher avec lui s'ils veulent repartir, mais celle-ci refuse. Au début, tous sont choqués par le comportement du Prussien, mais, les jours passant et l'ennui s'installant, ils font pression sur Boule de Suif qui finit par accepter. Le lendemain, les voyageurs obtiennent donc de pouvoir repartir. Tout le monde évite Boule de Suif. Lors du déjeuner, tous, à l'exception de Boule de Suif, ont pu faire le plein de provisions, mais aucun d'eux ne donnera ne serait-ce qu'un petit morceau de pain à la jeune femme. L'histoire se termine sur Boule de Suif en larmes, éperdue et désespérée. « Boule de Suif […] est un chef-d'œuvre », écrit Gustave Flaubert. Même si ce n'est pas la première nouvelle de Guy de Maupassant, c'est le récit qui l'a imposé comme un maître. D’abord parue dans le recueil collectif des Soirées de Médan, l'histoire, inspirée d'un fait divers

La Maison Tellier est une nouvelle de Guy de Maupassant publiée en 1881. Publiée dans le recueil de nouvelles homonyme, La Maison Tellier est ensuite reprise dans les revues La Lanterne en février 1889 et Gil Blas en octobre 1892. Se situant dans la continuité des récits sur la prostitution, elle constitue la nouvelle réaliste la plus célèbre de Maupassant après Boule de suif. La maison close tenue par Madame Tellier à Fécamp possède une clientèle qui se répartit dans l’établissement en fonction de sa classe sociale. Les bourgeois de la ville fréquentent le premier étage et entretiennent entre eux des relations courtoises grâce à l’entregent de la patronne. Un jour, l’établissement ferme pour cause de « première communion » au grand désespoir des habitués. Mme Tellier est en effet invitée par son frère, M. Rivet, à assister à la première communion de sa nièce, Constance, dans un petit village reculé de l’Eure, bien au-delà de Rouen. Or, Mme Tellier décide d’y assister avec les demoiselles de sa maison close. Toutes se rendent en grande tenue par le chemin de fer d’abord, puis en carriole, chez M. Rivet. Les habitants du petit village normand sont très impressionnés par la présence de ces dames si richement vêtues qui ennoblissent la cérémonie de leur présence. L’attendrissement de celles-ci dans l’église, qui va jusqu’aux larmes, provoque une émotion très communicative, au point que le prêtre officiant a le sentiment partagé par ses ouailles que Dieu est venu honorer la cérémonie de sa présence. Il remercie chaleureusement les dames qui ont permis un tel miracle : c’est le plus beau jour de sa vie de prêtre. Après l'événement sacré, Joseph Rivet, le frère de Mme Tellier, donne une fête en l'honneur de ces visiteuses qui lui ont valu d'être le point de mire du village. À la fin des festivités, éméché, il cherche à obtenir plus, mais en vain : Mme Tellier tient à ce que son établissement ne reste pas fermé plus d’une seule journée et retourne aussitôt après le repas avec ses compagnes à Fécamp. Le soir même, elle retrouve sa clientèle bourgeoise qui s’est donné le mot, et organise une grande fête. La nouvelle est peut-être inspirée d'une maison close vernonnaise, le Double-Quatre, tenu par Madame Désirée. Selon un témoin, la tenancière et ses pensionnaires auraient assisté à la communion de son fils à la collégiale Notre-Dame de Vernon. Durant la messe, elles faisaient preuve d'émotivité et jetaient des œillades aux maris présents.

Le Port est une nouvelle de Guy de Maupassant parue en 1889. Cette nouvelle réunit deux thèmes obsédants dans l'œuvre de Maupassant : la prostitution et l’inceste. Le Port est une nouvelle d'abord parue dans L'Écho de Paris du 15 mars 1889, dans La Vie populaire du 4 juin 1889, puis dans le recueil de nouvelles La Main gauche. À Marseille, le marin Célestin Duclos se rend dans un bouge et choisit une fille pour la nuit. Au matin, il découvrira que la prostituée est sa sœur Françoise.









Guy de Maupassant meurt le 6 juillet 1893 à l'âge de 43 ans d’une paralysie générale, ayant sombré dans la folie, maladie liée à une syphilis contractée 16 ans plus tôt auprès des prostituées qu'il fréquentait alors assidument.

L'illustration vive et coloriée de Dignimont se marie parfaitement avec le texte de Maupassant. Dignimont est l'un des spécialistes des illustrations des femmes de mauvaises vies. La prostitution y est toujours montrée joyeuse et pathétique à la fois.

Bel exemplaire avec la suite en noir.

Prix : 500 euros