vendredi 29 août 2025

[ANONYME] [à propos de Fouché] [PREMIER EMPIRE] [NAPOLEON] EXAMEN DE CONSCIENCE DU DERNIER MINISTRE DE LA POLICE GÉNÉRALE SOUS LE RÈGNE DE BUONAPARTE. Paris, Au Bureau du Lavater, rue des Marais n°18, faubourg Saint-Germain ; Desauges, libraire, rue Jacob, au coin de celle Saint-Benoît, 1814. In-8 (21,5 x 14 cm). (4)-84 pp. Exemplaire dérelié, brochure à toutes marges. Édition originale rare de ce pamphlet anonyme.



[ANONYME] [à propos de Fouché] [PREMIER EMPIRE] [NAPOLEON]

EXAMEN DE CONSCIENCE DU DERNIER MINISTRE DE LA POLICE GÉNÉRALE SOUS LE RÈGNE DE BUONAPARTE.

Paris, Au Bureau du Lavater, rue des Marais n°18, faubourg Saint-Germain ; Desauges, libraire, rue Jacob, au coin de celle Saint-Benoît, 1814.

In-8 (21,5 x 14 cm). (4)-84 pp. Exemplaire dérelié, brochure à toutes marges (sans couverture).

Édition originale rare de ce pamphlet anonyme

Brochure de circonstance publiée dans le tumulte de la première Restauration. Le texte adopte la forme d’une confession fictive attribuée au dernier ministre de la Police générale de Napoléon, à savoir Joseph Fouché, présenté comme contraint de livrer son âme aux tourments de la « Conscience » allégorique. Sous cette plume accusatrice se déploie une galerie de visions et de remords : spectres du duc d’Enghien, de Pichegru ou de Malet, cris d’innocents arrachés aux prisons de Vincennes ou de la Force, plaintes des mères venues implorer la grâce de leurs fils. La confession énumère avec emphase les excès d’une administration policière toute-puissante : détentions arbitraires, persécution des prêtres et des écrivains, musellement de l’opinion, réduction de Paris à un « silence de mort ». La rhétorique, largement biblique et prophétique, compare le ministre à un arbre empoisonné dont l’ombre tue, et oppose la tyrannie napoléonienne à l’espérance d’un règne juste sous Louis XVIII.







L’auteur reste inconnu. Aucune attribution sûre n’a jamais été avancée, bien que le ton moralisateur et l’imagerie religieuse permettent de le situer dans les cercles royalistes pamphlétaires très actifs à Paris au printemps 1814.

L’ouvrage s’inscrit dans un sous-genre prolifique de l’année 1814 : les « confessions apocryphes », imputées aux grands serviteurs de l’Empire. Fouché y incarne l’intrigue, la duplicité et la tyrannie de la surveillance, tandis que d’autres pamphlets visent Savary (duc de Rovigo), décrit comme l’exécutant brutal et sanguinaire, ou Talleyrand, dénoncé pour son cynisme calculateur. Ici, la portée est plus large : il ne s’agit pas seulement d’accabler un ministre, mais de dresser un réquisitoire global contre la police impériale et contre l’Empereur lui-même, à travers les crimes d’État (arrestation du pape, captivité des princes espagnols, exécution du duc d’Enghien). Par son ampleur (84 pages, contre une vingtaine pour la plupart des libelles contemporains), par son recours constant à l’allégorie religieuse et par sa mise en scène pathétique des victimes, l’Examen de conscience se distingue nettement du flot des brochures de circonstance.


Au bas de la page de titre figure une annotation manuscrite contemporaine, précieuse pour l’histoire de la réception : « Cet écrit d’imagination, destiné à travailler l’opinion, à la chute de Napoléon, n’est pas dépourvu de moralité, mais c’est trop verbeux. » Ce jugement, lapidaire et lucide, résume l’effet produit sur les lecteurs de 1814 : un texte moralement édifiant, mais stylistiquement prolixe.

L’ouvrage a très vraisemblablement paru en juin 1814, peu après l’entrée solennelle de Louis XVIII à Paris (3 mai), dans la vague de pamphlets royalistes publiés à chaud pour discréditer les serviteurs de l’Empire et asseoir la légitimité de la Restauration.

Très bon exemplaire.

Prix : 350 euros

jeudi 28 août 2025

[ANTI-CATHOLICA – SATIRE MONASTIQUE] [ANONYME] Renversement de la Morale Chrétienne par les désordres du Monachisme. Enrichi de Figures. Première Partie. – Omstootinge der Christelyke Zeden. Door de wan-schik en ongeregeltheden der Moniken. ’t Eerste Deel. On les vend en Hollande, chez les Marchands Libraires & Imagers. Avec Privilege d’Innocent XI. Men vindse nergèns ; doch men verkooptse alomme in Holland, by Boek en Print Verkoopers. Met Privilegie van Innocentius de XI. [S.l., probablement Suisse, ca. 1750-1780]. Avec 50 planches de caricatures de moines !


[ANTI-CATHOLICA – SATIRE MONASTIQUE] [ANONYME]

Renversement de la Morale Chrétienne par les désordres du Monachisme. Enrichi de Figures. Première Partie. – Omstootinge der Christelyke Zeden. Door de wan-schik en ongeregeltheden der Moniken. ’t Eerste Deel.

On les vend en Hollande, chez les Marchands Libraires & Imagers. Avec Privilege d’Innocent XI. Men vindse nergèns ; doch men verkooptse alomme in Holland, by Boek en Print Verkoopers. Met Privilegie van Innocentius de XI.

[S.l., probablement Suisse, ca. 1750-1780].

1 volume in-4 broché (24 × 19 cm) sous couverture de papier marbré du XVIIIe siècle (usagée, dos renforcé). Le volume se compose d'un frontispice dépliant, d'une page de titre en français et en hollandais, un feuillet non chiffré imprimé en hollandais (légende du frontispice), 20 pages de préface en français et en hollandais, 111 pages de texte en français et en hollandais (description des planches), 50 planches numérotées de 1 à 50. Impression sur papier vergé fin à pontuseaux horizontaux, portant plusieurs filigranes non identifiés. Deux fleurons gravés : un cul-de-lampe figurant une ancre enchevêtrée de cordages (p. 20), et un décor arboré rocaille (p. 111). L’impression – papier et typographie – indique une production de la seconde moitié du XVIIIe siècle.

La composition du volume : un frontispice dépliant (L’Abrégé du faux clergé romain, en contrepartie de celui attribué à Romeyn de Hooghe en 1695), une page de titre bilingue, un feuillet de légende en néerlandais, une préface française (pp. 1–15), une préface néerlandaise (pp. 15–20), puis le texte paginé de 1 à 111 décrivant les estampes 1 à 25 avec quatrains satiriques et commentaires en français suivis de la traduction néerlandaise. Les planches 26 à 50 ne comportent plus qu’un quatrain français. Enfin, une suite brochée de 50 planches gravées au burin représentant des moines en pied, dans un double encadrement noir, conclut l’ouvrage.

























Brochage fatigué, marges non rognées avec quelques bords et coins roulés, une planche avec pourtour bruni (planche 9) et une planche déchirée anciennement réparée (planche 12) n'affectant que la bas du cadre de la gravure. Quelques légères salissures ou taches sans gravité. Collationné complet du texte et des planches.

Cet ensemble constitue une entreprise distincte de la fameuse édition hollandaise de 1695 (médaillons en buste, attribués à Heemskerk ou Dusaert, en manière noire). Longtemps confondu avec une « seconde édition », il s’agit en réalité d’un livre nouveau, probablement issu d’un atelier suisse, dont les conditions d’impression et de diffusion restent à élucider. On décrit des exemplaires de cette édition avec les planches tirées en sanguine (nous n'en n'avons pas vu).





























Cet ouvrage est toujours mentionné comme rare par les bibliographes, tout comme le premier ouvrage publié vers 1695 (qui pourtant semble se rencontrer bien plus fréquemment dans les catalogues et les dépôts publics).

Provenance : En marge du titre figure aussi un petit chiffre couronné à l’encre, d’interprétation encore inconnue (voir photo). Un prix de 300 fr. (fin XIXe siècle) est porté au crayon au verso de la couverture.

Exemplaire modeste mais complet et à toutes marges de cette violente satire contre les moines et l'église catholique plus largement.

Exemplaire à relier ou à conserver dans une boîte.

Prix : 2 500 euros