C. Nobody [alias Griffet de la Baume] [Félicien ROPS, frontispicier]
La Messe de Gnide suivie du Sermon préché à Gnide, de la Prière à Céline et de la Veillée de Vénus.
Bruxelles, Gay et Doucé, 1881
1 volume in-12 (16,7 x 11,2 cm) de 88-(1) pages. Avec un joli frontispice érotique par Félicien Rops. Typographie en violet et rouge.
Cartonnage bradel pleine percaline rouge, titre et fleuron doré au dos, relié sur brochure (vers 1890-1900). Superbe état. Imprimé sur beau papier vergé, non rogné. Couverture imprimée conservée (les deux plats).
Nouvelle édition.
Tirage à 500 exemplaires.
"Félicien Rops, assoiffé de discrétion ne souhaitait pas trop que son nom soit mêlé à ceux d'éditeurs qui, parallèlement à leurs publications d'ouvrages galants avaient entrepris celles d'ouvrages érotiques. Ayant un faible pour l'éditrice Henriette Doucé, il réalisa pendant la seule année 1881, en moins de 8 mois, 13 frontispices , dont celui des Rimes de joie et 4 eaux-fortes pour ce même ouvrage. C'est ainsi qu'apparurent alors , et je les cite par classement alphabétique : les amusements des dames de Bruxelles de Chevrier, le Catéchisme des gens mariés, les chansons badines de Collé, les cousines de la colonelle, les dévotions de Monsieur Henri Roch avec Madame la duchesse de Condor par l'abbé de Voisenon, le dictionnaire érotique de Delveau, le Diable dupé par les femmes, la fleur lascive orientale, la messe de Gnide, les oeuvres badines de l'abbé de Grécourt, le recueil complet des chansons de Collé, les rimes de joie d'Hannon, et la Sphère de la lune." (Vicomte Kouyakov)
C'est à notre connaissance, l'une des seules impressions en couleurs (violet pour le texte et rouge pour les titres courants et nom dans le texte dans les dialogues).
« Il s'agit d'une parodie érotique spirituellement écrite du saint sacrifice de la messe" (Jules Gay)
« Cet ouvrage ne porte pas un titre de fantaisie, c’est bien un livre de messe ; on peut l’emporter à l’église, et suivre d’un bout à l’autre, de l’Introibo à l’Ite, missa est, toutes les phases et péripéties de l’office. Il a eu deux éditions : la première à Paris, an II (1793), la seconde à Genève, en 1797. Dans les deux, il est donné comme l’ouvrage posthume d’un certain Nobody, jeune poète du plus grand avenir, à qui l’abus de l’opium aurait rendu la vie intolérable et qui se serait tué d’un coup de pistolet en 1787. Le véritable auteur a vainement essayé de donner le change au moyen de cette fable ingénieuse, on a fini par le soupçonner : « Griffet de la Baume, né à Moulins en 1750, mort en 1805 »
« Cet ouvrage ne porte pas un titre de fantaisie, c’est bien un livre de messe ; on peut l’emporter à l’église, et suivre d’un bout à l’autre, de l’Introibo à l’Ite, missa est, toutes les phases et péripéties de l’office. Il a eu deux éditions : la première à Paris, an II (1793), la seconde à Genève, en 1797. Dans les deux, il est donné comme l’ouvrage posthume d’un certain Nobody, jeune poète du plus grand avenir, à qui l’abus de l’opium aurait rendu la vie intolérable et qui se serait tué d’un coup de pistolet en 1787. Le véritable auteur a vainement essayé de donner le change au moyen de cette fable ingénieuse, on a fini par le soupçonner. Griffet de la Baume, né à Moulins en 1750, mort en 1805, est accusé d’avoir composé ce petit poème impie, où le saint sacrifice est parodié d’une manière érotique, avec grâce et élégance. C’est une curiosité littéraire de la plus grande rareté ». Mais Griffet de la Baume a-t-il entendu faire une parodie, dans le sens qu’on donne ordinairement à ce mot ? On reconnaîtra le contraire. Il règne dans ce petit poème un souffle lyrique, un accent religieux, fort éloignés de la moquerie et de la dérision. Les vers, dont les différents mètres sont habilement combinés, ont de l’ampleur, de l’harmonie et un peu de la grâce antique d’André Chénier. C’est l’oeuvre d’un croyant, d’un homme pieux, dont la piété s’adresse à d’autres autels, et qui remplace le Dieu des Chrétiens, le supplicié du Calvaire, par l’Alma Venus, inspiratrice de Lucrèce. Les Chrétiens ont emprunté presque toute la liturgie de la messe aux mystères du paganisme ; elle fait retour à ceux-ci, dans ce poème d’un païen du XVIIIe siècle : c’est donc moins une parodie qu’une restitution. D’ailleurs, le culte de la femme est le seul qui soit réellement catholique, c’est-à-dire universel. » (Viollet-le-Duc)
A propos du frontispice de Félicien Rops : "L'Oeuvre gravé et lithographié de Félicien Rops"
Maurice Exsteens, Paris 1928, cf. nr. 495
"Félicien Rops. Catalogue raisonné de l'oeuvre
gravé et lithographié" E. Rouir, Brussel 1992, cf.
nr. 508
Bel exemplaire.
Prix : 400 euros