mardi 30 septembre 2025

LOUVET DE COUVRAY (Jean-Baptiste) | Les Amours du Chevalier de Faublas. Illustrés de quatre-vingt-dix eaux-fortes en couleurs de Timar. Paris, Francis Guillot, Éditeur, 7 rue Perronet, 1932 | 4 volumes in-4 brochés. Tirage unique à 345 exemplaires. Celui-ci, un des 30 exemplaires sur Japon impérial comprenant les 90 eaux-fortes en couleurs, bien complet des trois aquarelles originales accompagnées des trois cuivres originaux correspondants, 3 croquis originaux, une suite complète des 90 estampes en noir sur japon avec remarque. Le tout conservé sous chemise en demi cuir à bande et à rabats refermés. Superbe exemplaire de ce rare tirage de tête.


Aquarelle originale


LOUVET DE COUVRAY (Jean-Baptiste)

Les Amours du Chevalier de Faublas. Illustrés de quatre-vingt-dix eaux-fortes en couleurs de Timar.

Paris, Francis Guillot, Éditeur, 7 rue Perronet, 1932

4 volumes in-4 (24,5 x 19,5 cm) brochés de 293, 304, 258 et 258 pages. Avec 90 eaux-fortes en couleurs la plupart hors-texte (quelques in-texte en deux tons). Couvertures imprimées rempliées. Chemises demi cuir à bande avec rabats repliés (sans étuis). Parfait état de l'ensemble. Les cuivres sont oxydés et assombris et méritent un nettoyage.

Tirage unique à 345 exemplaires.

Celui-ci, un des 30 exemplaires sur Japon impérial comprenant les 90 eaux-fortes en couleurs, bien complet des trois aquarelles originales accompagnées des trois cuivres originaux correspondants, 3 croquis originaux, une suite complète des 90 estampes en noir sur japon avec remarque.


Aquarelle originale

Publié pour la première fois en 1787, alors que Jean-Baptiste Louvet de Couvray avait vingt-sept ans, Les Amours du chevalier de Faublas s’ouvrent avec un premier tome intitulé Une Année de la vie du chevalier de Faublas. On y suit un jeune gentilhomme de petite noblesse provinciale qui monte à Paris avec son père et sa sœur destinée au couvent. Doué d’esprit et d’attraits, Faublas découvre la capitale et s’initie aux intrigues galantes, débutant par une conquête singulière : travesti en jeune fille, il séduit une marquise. Le roman, emblématique de la veine libertine, déroule ensuite une succession d’aventures amoureuses et de situations vaudevillesques, où se multiplient travestissements, quiproquos et rencontres féminines. Le succès de l’ouvrage fut immédiat, assurant à son auteur une place de premier plan dans la littérature libertine de la fin du XVIIIe siècle.


Aquarelle originale


L'illustration profuse de Timar est très belle et libertine comme le ton du roman. Elle contient de nombreuses scènes légères et sensuelles très bien représentées.

Émeric Timar (Imre Tímár, Budapest 1898 – Paris 1949), illustrateur hongrois de l’École de Paris, élève et collaborateur de Jacques Villon, se spécialisa dans l’eau-forte en couleurs, la lithographie et le pochoir. Installé à Paris dès 1925, exposant régulier aux Salons d’Automne et des Indépendants, il laissa une œuvre bibliophilique restreinte mais marquante : Félicia ou Mes Fredaines de Nerciat (vers 1930, suite de planches), Les Amours du chevalier de Faublas (Guillot, 1932, 90 eaux-fortes), Voyages de Gulliver (À l’Emblème du Secrétaire, 1940, plus de 80 illustrations), Notre-Dame de Paris (même éditeur, 1942, 3 vol., compositions en couleurs par le procédé Duval et pochoirs de Jon & Liétard), Faust (Moulin de Pen-Mur, 1943, gravures sur cuivre), Maria Chapdelaine (Houblon, 1943, dessins et 8 hors-texte), Monsieur de Bougrelon (Arc-en-Ciel, 1944, pochoirs), Corps et Âmes (Arc-en-Ciel, 1944, 2 vol. in-folio, près de 95 eaux-fortes), Tropique du Cancer d’Henry Miller (Deux-Rives, 1947, 24 lithographies en couleurs) et Le Capitaine Pamphile de Dumas (Rouge et Or, 1948).

























Bel exemplaire du rare tirage de tête sur Japon avec 3 originaux, 3 cuivres, 3 croquis et suite en noir avec remarques.

Prix : 2 350 euros

lundi 29 septembre 2025

ANTI-CONTRACT SOCIAL, dans lequel on réfute, d'une manière claire, utile et agréable, les principes posés dans le Contract-Social de J. J. Rousseau, citoyen de Genève, par P. L. Bauclair, citoyen du monde. A La Haye, chez Frédéric Staatman, libraire sur le Kalvermarkt, 1764 | 1 volume petit in-8 relié en veau à l'époque. Bon exemplaire de ce livre peu commun en condition d'époque.



P. L. DE BAUCLAIR  [Jean-Jacques ROUSSEAU]

ANTI-CONTRACT SOCIAL, dans lequel on réfute, d'une manière claire, utile et agréable, les principes posés dans le Contract-Social de J. J. Rousseau, citoyen de Genève, par P. L. Bauclair, citoyen du monde.

A La Haye, chez Frédéric Staatman, libraire sur le Kalvermarkt, 1764

1 volume petit in-8 (15,8 x 10,3 cm) de (2)-XII-IV-[paginé 5 à 271]. Complet. Vignette à l'eau-forte sur la page de titre.

Reliure strictement de l'époque plein veau fauve marbré, dos à nerfs orné aux petits fers dorés, tranches rouges, doublures et gardes de papier marbré. Reliure frottée avec quelques usures (mors supérieur partiellement fendu, coins et coupes frottés, coiffes usées aux extrémités). Rousseurs et quelques taches sans gravité.

Edition originale.






Publié en 1762 chez Marc-Michel Rey à Amsterdam, Du Contrat social constitue l’aboutissement d’un projet politique mûri depuis les années 1740, lorsque Rousseau observa à Venise le fonctionnement d’une république ancienne. Après les Discours et l’article Économie politique de l’Encyclopédie, Rousseau reprend son vaste projet d’« Institutions politiques » et en extrait un traité resserré. La première version, le Manuscrit de Genève (1760), fut remaniée pour donner l’ouvrage définitif. Affirmant la souveraineté du peuple, la volonté générale et l’indivisibilité du pouvoir, Rousseau y rejette le droit du plus fort et fonde la légitimité sur le pacte social. Condamné dès sa parution à Paris et à Genève, le livre circule néanmoins dans toute l’Europe, suscitant débats et réfutations — dont l’Anti-Contrat social de Bauclair (1764), la première à paraître. Œuvre phare des Lumières, le Contrat social demeure un des textes fondateurs de la modernité politique.

L’Anti-Contrat social de Bauclair épouse délibérément la charpente du Contrat social de Rousseau afin d’en proposer une réfutation point par point. L’ouvrage s’ouvre, comme chez Rousseau, sur le passage de l’homme de l’état de nature à l’état civil : les premiers chapitres du Livre I reprennent les thèmes fondateurs – les sociétés primitives, le droit du plus fort, l’esclavage, la première convention – jusqu’à l’énoncé du pacte social lui-même, du souverain et de l’état civil. Là où Rousseau entendait dégager les conditions d’une association libre et égalitaire, Bauclair oppose un contre-discours destiné à démontrer que ces hypothèses sont fragiles, abstraites ou dangereuses.









Le Livre II poursuit la symétrie : Rousseau y plaçait les principes de la législation et de la souveraineté, en affirmant son caractère inaliénable et indivisible, en définissant la loi et en introduisant la figure du législateur. Bauclair reprend la même série – indivisibilité, droit de vie et de mort, bornes du pouvoir souverain – mais pour en contester la validité. Sa critique insiste sur les excès de la souveraineté populaire et sur le caractère utopique de la volonté générale, que Rousseau érigeait en fondement absolu de l’ordre politique.

Le Livre III, qui chez Rousseau traite des formes de gouvernement (démocratie, aristocratie, monarchie, gouvernements mixtes), sert à Bauclair de terrain de réfutation pratique : chaque régime est passé en revue, avec l’idée que la théorie rousseauiste tend à gommer la diversité historique et les équilibres réels des constitutions. Les chapitres consacrés aux signes d’un bon gouvernement, à la dégénérescence des pouvoirs, à la mort du corps politique ou à l’institution du gouvernement sont, dans l’Anti-Contrat social, des contre-arguments qui visent à montrer la naïveté ou la dangerosité d’une souveraineté qui se veut absolue.

Enfin, le Livre IV reprend les institutions politiques étudiées par Rousseau : suffrages, élections, comices romains, tribunat, dictature, censure et religion civile. Chaque notion, que Rousseau traitait comme organe ou instrument de la volonté générale, est chez Bauclair examinée sous l’angle de ses risques et de ses dérives. La conclusion, qui correspond à celle du Contrat social, se présente donc comme une véritable contre-leçon : Rousseau prétendait fonder la liberté sur l’égalité et la souveraineté populaire ; Bauclair affirme au contraire que ces principes, appliqués à la lettre, menacent l’ordre civil et politique.




Bon exemplaire de ce livre peu commun en condition d'époque.

Prix : 1 150 euros

jeudi 25 septembre 2025

MUSSET (Alfred de) | LEPAPE (Georges), illustrateur | Œuvres complètes. Paris, Le Vasseur et Cie, 1937-1938 [imprimerie Draeger]. 10 volumes in-4 brochés. Avec 144 planches hors-texte en couleurs. Un des 69 exemplaires sur Japon avec 4 aquarelles originales et 4 cuivres originaux et suites. Superbe exemplaire.


Gouache / Aquarelle originale


MUSSET (Alfred de) | LEPAPE (Georges), illustrateur

Œuvres complètes.

Paris, Le Vasseur et Cie, 1937-1938 [imprimerie Draeger].

10 volumes in-4 (24 × 19 cm), brochés, sous chemises et emboîtages de l’éditeur. Exemplaire en état proche du neuf, complet, non coupé (jamais lu). Environ 300 à 400 pages par volume. L’illustration comprend 144 planches hors-texte en couleurs d’après les aquarelles et gouaches originales de Georges Lepape. Quelques emboîtages fendus à recoller.

Premier et unique tirage des compositions de Georges Lepape.



Gouache / Aquarelle originale

Tirage limité à 2 820 exemplaires :

  • 1 exemplaire unique sur Japon impérial avec 6 aquarelles originales, 6 aquarelles refusées, suites, bons à tirer et 6 cuivres encrés ;

  • 69 exemplaires sur Japon impérial, signés par l’artiste (dont le présent), chacun annoncé avec 2 aquarelles originales, les suites en noir et en couleurs et 2 cuivres originaux ;

  • 500 exemplaires sur Hollande Van Gelder ;

  • 2 250 exemplaires sur vélin de Rives à la forme.

Exemplaire n° 58, l’un des 69 sur Japon impérial signés par Lepape.


Il contient :

  • les 10 volumes complets avec état définitif des 144 planches hors-texte ;

  • une suite des 144 planches en couleurs ;

  • une suite des 144 planches en noir ;

  • 4 aquarelles originales signées de Lepape (au lieu des 2 prévues) ;

  • 4 cuivres originaux encrés ayant servi au tirage (au lieu des 2 annoncés, différents des aquarelles originales).

Le texte, la couverture, l’ornementation intérieure et les hors-texte ont été imprimés à Montrouge chez Draeger Frères. Les planches en noir sont tirées en héliogravure taille-douce, et celles en couleurs en héliogravure polychrome mécanique (procédé quadrichrome tramé), permettant de restituer fidèlement les transparences et les dégradés des gouaches originales de Lepape, tout en laissant percevoir à la loupe le grain caractéristique de l’impression photomécanique. Draeger comptait alors parmi les meilleurs spécialistes européens de ce procédé.


Gouache / Aquarelle originale

Cette édition réunit l’intégralité des textes de Musset : Premières poésies (1828-1833), Poésies nouvelles (1833-1852), Comédies et proverbes (I à III), Mélanges de littérature et de critique, Contes et nouvelles (I et II), La Confession d’un enfant du siècle, Œuvres posthumes.

Tout Alfred de Musset ou presque se trouve dans cette déclamation de Perdican à Camille : « Adieu, Camille, retourne à ton couvent, et lorsqu’on te fera de ces récits hideux qui t’ont empoisonnée, réponds ce que je vais te dire : Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux ou lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n’est qu’un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière ; et on se dit : “J’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.” » (A. de Musset, On ne badine pas avec l'amour, 1834)












Georges Lepape (1887-1971), dessinateur et affichiste, fut l’une des grandes figures de l’Art déco. Après avoir illustré Paul Poiret et participé à la Gazette du Bon Ton dans les années 1910-1920, il devint l’un des grands noms de l’illustration de mode et de l’édition de luxe. Ses compositions élégantes et raffinées, souvent rehaussées de couleurs éclatantes, en font un héritier de Barbier et Marty, mais avec une modernité graphique bien à lui. Dans ces Œuvres de Musset, il ne faut pas chercher l’expression flamboyante de l’Art déco finissant : Lepape se plie ici à une fidélité historique scrupuleuse en illustrant les textes dans l’esprit et les costumes des années 1830-1850. Il livre ainsi une illustration profuse et délicate, l’une de ses contributions majeures à la bibliophilie française de l’entre-deux-guerres, empreinte d’une sensibilité plus douce et plus littéraire que ses créations des années 1915-1925.


































Ensemble d’exception sur Japon avec suites et enrichi de 4 aquarelles originales et de 4 cuivres gravés originaux en parfait état de conservation.

Prix : 3 000 €

Poids de l'ensemble supérieur à 20 kg (pour toute expédition à l'étranger nous contacter auparavant)



Gouache / Aquarelle originale