lundi 26 mai 2025

Charles WILKINS (auteur) | PARRAUD (traducteur). [Bhagavad Gîtâ] Le Bhagvat-Geeta, ou Dialogues de Kreeshna et d'Arjoon ; contenant un Précis de la Religion et de la Morale des Indiens. Traduit du sanscrit, la langue sacrée des Brahmes, en anglais, par M. Charles Wilkins : et de l'anglais en français, par M. Parraud, de l'Académie des Arcades de Rome. A Londres, et se trouve à Paris, chez Buisson, 1787. Edition originale de la traduction française. Bel exemplaire de ce livre important pour l'histoire de l'Inde ancienne et de la religion hindouiste en occident.



Charles WILKINS (auteur) | PARRAUD (traducteur)

[Bhagavad Gîtâ] Le Bhagvat-Geeta, ou Dialogues de Kreeshna et d'Arjoon ; contenant un Précis de la Religion et de la Morale des Indiens. Traduit du sanscrit, la langue sacrée des Brahmes, en anglais, par M. Charles Wilkins : et de l'anglais en français, par M. Parraud, de l'Académie des Arcades de Rome.

A Londres, et se trouve à Paris, chez Buisson, 1787

1 volume in-8 (20,4 x 13,3 cm) de 6-CLXII pp. et 180 pages.

Reliure strictement de l'époque plein veau fauve marbré, dos à nerfs orné aux petits fers dorés, pièce de titre de maroquin rouge, tranches rouges, doublures et gardes de papier marbré. Quelques frottements sans importance, reliure et intérieur frais. Exemplaire avec de belles marges.

Edition originale de la traduction française.

La traduction française est de l'abbé Joseph Pascal Parraud (1752-1832).



La première édition anglaise par Wilkins a paru deux ans auparavant (1785). L'orientaliste anglais Charles Wilkins (1749-1836) fut le premier à donner une traduction partielle du Mahabharata, une des parties de la "Bhagavad gita" (Le chant du bienheureux) dont les plus anciennes traces remontent au IIe siècle A.C., sorte de dialogue philosophique entre le prince guerrier Arjuna et son ami Krishna, réincarnation de Vishnu, qui montre la conduite à avoir pour atteindre le divin.

"S'il est une Nation, qui, par son antiquité, par les précieux monuments qu’elle, possède, par la sagesse & la douceur de ses institutions, par la pureté de ses dogmes primitifs, mérite l’attention du Philosophe ; c’est sans doute la Nation Indienne , dont les Sages ont été de tous temps en vénération par leurs connaissances, même parmi les peuples les plus instruits. Le voyage de Zoroastre dans l’Inde, celui de Pythagore quelques siècles après, c’est-à-dire vers le temps de Servius-Tulllus, sixième Roi de Rome ; la peine que prirent ces deux grands Hommes de s’instruire de la Religion et de la Philosophie des Brahmes ; les dogmes qu’ils en ont évidemment adoptés, prouvent assez que dès longtemps  l’Hindoustan était renommé pour les sciences chez les peuples de l’Asie." (Discours préliminaire)

Les 162 premières pages du volume (chiffrées en romain) contiennent un long Discours préliminaire, un Extrait du Shaster, donné par Henri Lord (Lord's Discovery of the Banian religion). La suite contient une Lettre de M. Hastings à M. Nathaniel Smith, écuyer ; la Préface de M. Wilkins et le Bhagvat-Geeta à proprement parler.















"La Mahâbhârata et le Râmâyana, deux exemples de grandes épopées d’Inde et d’Asie du Sud, sont des textes fondateurs de la littérature et la culture indiennes. Ils sont reconnus pour leur riche narration, leurs enseignements moraux et leur profondeur philosophique. Ces épopées se transmettent d’abord par la tradition orale pendant des siècles avant d’être transcrites à l’écrit, et elles inspireront également un nombre infini d’adaptations, d'interprétations et de traductions dans diverses cultures et langues. Les voyageurs, administrateurs, missionnaires et érudits français installés en Inde comptaient parmi ceux qui recherchaient et collectaient les manuscrits d’épopées indiennes. Guidée par son obsession de vaincre la concurrence britannique, la France a également traduit les épopées indiennes en français. La retraduction de 1787, par l’Abbé Parraud, de la traduction anglaise de la Baghavad-Gita signée Charles Wilkins en est un exemple." (Bnf, en ligne, Epopées d'Asie du Sud)

"[...]Au commencement, quand Brahma, le Maître de la Création, eut formé l’homme, & lui eut prescrit son culte, il parla ainsi : "Avec ce culte, priez pour la multiplication, & n’attendez que de là l'accomplissement de tous vos désirs. De plus, souvenez-vous des Dieux, afin que les Dieux se souviennent de vous. Aidez- vous l'un l’autre, & vous parviendrez à la souveraine félicité. Les Dieux étant honorés dans votre culte, vous accorderont la jouissance de vos désirs. Celui qui jouit de ce qui lui a été accordé par les Dieu et ne leur en offre pas une partie, est semblable au Voleur. Celui qui ne mange que de ce qui reste des offrandes, sera purifié de tous ses péchés. Celui qui ne prépare des aliments que pour lui, mange le pain du péché. Tout être qui a vie est produit par le pain qu’il mange ; le pain est produit par la pluie ; la pluie l'est par le culte divin, & le culte divin par les bonnes œuvres. Apprends que les bonnes œuvres viennent de Brahma, dont la nature est incorruptible : c’est pourquoi Brahma, qui est présent partout y est présent dans ton culte. L'homme qui se plait à assouvir ses passions, et ne s'accommode pas aux vicissitudes si communes dans le monde, ne mène qu'une vie inutile. Mais celui qui peut être content & satisfait de soi-même, & qui peut se trouver heureux dans fon cœur (n'a pas besoin de remplir les parties cérémonielles de la loi). Il n’a point d’intérêt, ni dans ce qui se fait, ni dans ce qui ne se fait point ; & il n’y a pas, parmi toutes les choses créées, un seul objet fur lequel il puisse mettre sa confiance. Ainsi donc accomplis ce qu’il faut que tu faffes, en tout temps, & sans t’inquiéter fur l’événement : car celui qui fait ce qu’il doit faire sans passion obtient l’Etre Suprême. [...] (pp. 48-49)

Bel exemplaire de ce livre important pour l'histoire de l'Inde ancienne et de la religion hindouiste en occident.

Prix : 1 250 euros