mardi 27 mai 2025

BASTIEN (J.-F.) [continuateur de LIGER]. La Nouvelle Maison Rustique, ou Economie Rurale, pratique et générale de tous les biens de la campagne. Nouvelle édition, entièrement refondue, considérablement augmentée, et mise en ordre, d'après les expériences les plus sûres, les auteurs les plus estimés, les mémoires et les procédés de cultivateurs, amateurs et artistes, chacun dans les parties qui les concernent ; par J.-F. Bastien. A Paris, chez Deterville, an XII (1804). 3 forts volumes in-4. Reliure strictement de l'époque plein veau fauve raciné. Exemplaire de la bibliothèque de monsieur François Hyacinthe Bezard-Trecul, propriétaire à Mondoubleau (département du Loir et Cher). Bel exemplaire.



BASTIEN (J.-F.) [continuateur de LIGER] [François Hyacinthe Bézard-Trécul de Mondoubleau, avec supra libris]

La Nouvelle Maison Rustique, ou Economie Rurale, pratique et générale de tous les biens de la campagne. Nouvelle édition, entièrement refondue, considérablement augmentée, et mise en ordre, d'après les expériences les plus sûres, les auteurs les plus estimés, les mémoires et les procédés de cultivateurs, amateurs et artistes, chacun dans les parties qui les concernent ; par J.-F. Bastien.

A Paris, chez Deterville, an XII (1804)

3 forts volumes in-4 (26,5 x 21 cm) de (4)-XVI-891, (4)-VI-899 et (4)-XII-1006 pages, avec 20 planches dont 4 doubles dans le premier volume, 20 planches dont 15 doubles pour le deuxième volume et 20 planches dont 4 doubles dans le troisième et dernier volume (soit 60 planche au total dont 31 planches dépliantes). Collationné complet.

Reliure strictement de l'époque plein veau fauve raciné, dos lisses ornés de fers spéciaux, pièces de titre de maroquin rouge, pièces de tomaison de maroquin noir, nom du propriétaire doré en queue sur pièce de maroquin rouge (F. H. BEZARD-TRECUL). Jolies reliures décoratives et solides avec quelques minimes défauts sans gravité (petit accroc en coiffe de queue du deuxième volume, légers frottements et éraflures sur les plats). Intérieur très frais (impression sur papier fin, les estampes sont tirées sur papier fort légèrement teinté).

Nouvelle édition.






L'Avis placé au verso du faux titre suffit à expliquer l'ouvrage : "Cet ouvrage, indispensable aux propriétaires de terres, aux cultivateurs, aux amateurs, et même aux personnes qui n’ayant encore aucune teinture des travaux de la campagne, désireraient acquérir quelques connaissances utiles, qu’il importe essentiellement d’avoir, contient : Tout ce qui concerne les biens de campagne, le moyen de les améliorer, augmenter, entretenir et faire valoir : choix, acquisitions, bâtisse, productions différentes, et tout ce qui s’y est relatif ; terres, bois, prés, vignes, arbres de toutes espèces, etc. chevaux, bestiaux, et généralement tous les animaux nécessaires à l’exploitation des terres, ou qui composent une basse-cour : La meilleure culture des terres, selon l’emploi auquel on les destine ; les matières les plus essentielles du code rural, la chasse, la pêche et tous les amusements de la campagne : un traité de botanique et d’apothicaire, avec des remèdes simples et aisés, dont la connaissance est nécessaire tant pour la santé des hommes que pour celle des animaux : La cuisine, la pâtisserie, la distillation, les confitures, ratafias, etc. etc. Enfin, des opérations, et pratiques des arts et métiers, les plus en usage à la campagne. Cette édition est ornée de 60 planches, dessinées d’après nature, gravées au burin avec soin, dont 31 doubles, grand in-fol., ce qui équivaut à 91 ordinaires, représentant plus de 1000 sujets. Nota. La division de l’Ouvrage n’ayant pas toujours permis de rassembler dans un seul article tout ce qui concerne le même objet, considéré dans ses différents rapports, le Lecteur doit, pour faire ses Recherches, consulter la Table Générale des Matières, qui se trouve à la fin du troisième volume. Le Prix des 3 volum. br. pris à Paris, est de 40 fr. et proprement et solidement reliés, 48 fr."

Suit un Avis sur cette nouvelle édition : "L’étude de l’Agriculture est indispensable à l’homme : à chaque instant elle offre des découvertes qui étendent les idées et en font naître de nouvelles ; elle devrait donc faire une des principales parties de l’éducation. Depuis longtemps cette vérité est sentie, mais le projet n’est pas encore exécuté. Quelle peut être en effet la jouissance de celui qui, n’ayant jamais su connaître la moindre plante, et les confondant toutes, se promène dans la campagne ou dans un jardin ? Rien ne le frappe que l’ensemble ou la majesté du spectacle, dont le premier coup d’œil étonne les plus indifférents. Mais les détails si intéressants ne l’occupent nullement ; il distingue à peine les plantes dont il fait un usage journalier. Dans un jardin potager ou fruitier, il s’ennuie après un quart d’heure de promenade ; il ne peut concevoir qu’on puisse y passer des journées entières, et toujours s’y amuser et y apprendre ; il préfère à tout une belle allée couverte, sous l’ombre de laquelle son ignorance reste ensevelie. La plus grande partie des personnes qui vivent à la campagne, si elles ne s’y mêlent un peu d’agriculture, y mènent ordinairement une vie triste ; car la société ne pouvant remplir que quelques moments du jour, elles passent le reste à s’ennuyer ou à faire rire à leurs dépens des jardiniers qui, le plus souvent, ne sont eux-mêmes que des machines mouvantes, remplies de préjugés, comme on pourra le voir à l’article qui les concerne. Le plaisir de l’agriculture est tel, qu’il fait oublier tous les autres ; c’est le plus naturel, le plus simple, celui après lequel tout le monde court, dont on se flatte de jouir à la fin de sa vie, mais dont peu de personnes profitent, parce qu’elles se retirent du tourbillon des affaires dans un âge où, ne sachant rien, on ne peut plus rien apprendre : elles sont alors privées au milieu des jouissances. La MAISON RUSTIQUE, qui, depuis très-long-temps, jouit, à juste titre, de la plus grande réputation, est l’ouvrage qui convient le mieux à tout le monde. On peut y apprendre absolument tout ce qu’il importe de savoir et de connaître lorsqu’on vit à la campagne, ou lorsqu’on projette de s’y retirer : l’étude de ce livre appartient même aux personnes curieuses d’avoir une teinture générale des​ouvrages qui s’y font, et quelques idées de la végétation des animaux et des plantes. Depuis longtemps on s’était contenté de réimprimer cet ouvrage avec quelques additions, changements ou corrections ; mais cette édition, en conservant le même cadre, offre, outre les corrections, des additions, des changements et des augmentations considérables. Toutes les matières y ont été revues, presque tous les articles ont été refondus, on en a ajouté un très grand nombre de nouveaux ; on y a inséré tout ce qui a paru de meilleur depuis longtemps dans toutes les parties de l’économie, de l’art vétérinaire, de l’agriculture, du jardinage, de la botanique, etc. etc. Toutes les matières y sont traitées de la manière la plus étendue, en sorte que cet ouvrage peut et doit être considéré comme une véritable Encyclopédie rurale et domestique. On aurait pu, dans un long discours, exposer les principes, les causes et l’action de la sève, de la végétation, les maladies des plantes ; enfin, tout ce qui concerne les différentes parties sans nombre qui composent cet ouvrage ; mais ce n’aurait été que des répétitions. Chaque article est traité dans le plus grand détail et avec la plus grande clarté ; tout y est pris dans les animaux, pour ainsi dire, depuis le germe jusqu’à la génération ; dans les végétaux, depuis le choix de la graine, sa germination, ses progrès, jusqu’à la récolte de la nouvelle graine, etc. Pour éviter de répéter les objets qui, dans un pareil ouvrage, reviennent plusieurs fois, on a préféré mettre une table générale à la fin du troisième volume, en sorte qu’à chaque article on trouve réuni tout ce qui le concerne dans les trois volumes, ce qui est d’une plus grande facilité pour favoriser et abréger les recherches. Chaque volume cependant est précédé d’une table particulière des chapitres et des articles qui y sont contenus, en sorte qu’on n’aura pas besoin de recourir chaque fois à la table générale. Toutes les figures de cette édition ont été gravées de nouveau : on n’a rien épargné pour qu’elles remplissent le but qu’on s’était proposé, représenter parfaitement les objets d’après nature. Tout artiste peut, d’après ces modèles, exécuter les outils et instruments nécessaires à l’agriculture et au jardinage ; il en est de même de tout ce qui concerne les animaux, les arbres, les plantes, etc. Le mérite reconnu de cet ouvrage dispense d’entrer dans de plus longs détails ; il suffit de dire que c’est la première édition qui ait paru remplissant mieux son titre et son but. Il sera facile de s’en convaincre en parcourant les tables particulières et la table générale."













L'éditeur de cette nouvelle édition, bien plus complète que les précédentes, est Jean-François Bastien (1747-1824), homme de lettres et libraire. Il a publié plusieurs ouvrages d'agriculture.

Cet ouvrage très intéressant est l'un des plus grands succès éditoriaux du XVIIIe siècle. La première édition donnée par Louis Liger a paru en 1700. Louis Liger (1658-1717) était natif d'Auxerre (Bourgogne). Outre la Nouvelle Maison Rustique, qui connaît de nombreuses éditions au cours du siècle et dont la matière est puisée dans la Maison rustique de Charles Estienne et Jean Liébault, Louis Liger a écrit des ouvrages sur les jardins, sur les chevaux, et deux dictionnaires d’économie rurale. Tous les sujets rustiques sont traités dans cet ouvrage : la basse-cour, les abeilles (apiculture), les chevaux, le bétail, l'agriculture des terres à grains, les étangs et rivières, les arbres fruitiers, la taille et la greffe, le potager, la vigne (choix des terres, exposition, plantation, variétés, travaux du viticulture, vendanges, vins, cidre, poiré, verjus...). Un livre traite de la cuisine : recettes de viandes, gibiers et volailles, légumes, confitures et conserves de fruits, pâtisserie, etc. On y trouve aussi des chapitres sur la chasse au cerf, sanglier, lièvre, renard, lapin, loup, daim et chevreuil. De nouveaux chapitres tels que celui sur les usages des engrais et la construction des serres chaudes viennent compléter l'ensemble.

La plupart des chapitres sont enrichis de nouveaux conseils et recettes, mis à jour selon l'évolution de l'agriculture tout au long du XVIIIe siècle. De nombreux chapitres apparaissent ici pour la première fois. Passionnant ouvrage pour tous les amateurs qui vivent en communion avec la nature et la vie rurale, ou pour ceux qui y aspirent.

Les exemplaires de cet ouvrage imposant ont été très souvent manipulés à outrance et les beaux exemplaires restés frais sont rares. Le présent exemplaire n'a été que très peu manipulé.

Provenance : exemplaire de la bibliothèque de monsieur François Hyacinthe Bezard-Trecul, propriétaire à Mondoubleau (département du Loir et Cher) (on joint une quittance de "Patente en balle" en date du 14 brumaire an VI (4 novembre 1797) pour le citoyen François Bézard (son père). Nous joignons aussi une quittance de contribution foncière pour le même datée du 30 thermidor an IV (17 août 1796) pour le même. Les documents concernent le père et aïeux de François Hyacinthe Bezard-Trecul étant à l'époque un important propriétaire terrain si l'on en croit ses impositions foncières très élevées. On joint encore deux autres documents plus anciens (1762) concernant la même famille. Ces documents ont été miraculeusement conservés repliés dans le premier volume. La commune de Mondoubleau se situe à mi-chemin entre Le Mans et Chateaudun. Nous avons retrouvé la trace de François Hyacinthe Bézard-Trécul qui fut maire de Mondoubleau (son père François Bézard en fut le maire également). François Hyacinthe Bezard est né en 1792 à Mondoubleau et a épousé Marguerite Trécul en 1812. La reliure du présent exemplaire, qui marque cette alliance, doit donc dater des années 1812-1815 (le style du décor de la reliure correspond bien).

Bel et émouvant exemplaire ayant appartenu à un riche propriétaire terrien du Perche. Les planches sont nombreuses et superbes.

Prix : 1.650 euros

lundi 26 mai 2025

Charles WILKINS (auteur) | PARRAUD (traducteur). [Bhagavad Gîtâ] Le Bhagvat-Geeta, ou Dialogues de Kreeshna et d'Arjoon ; contenant un Précis de la Religion et de la Morale des Indiens. Traduit du sanscrit, la langue sacrée des Brahmes, en anglais, par M. Charles Wilkins : et de l'anglais en français, par M. Parraud, de l'Académie des Arcades de Rome. A Londres, et se trouve à Paris, chez Buisson, 1787. Edition originale de la traduction française. Bel exemplaire de ce livre important pour l'histoire de l'Inde ancienne et de la religion hindouiste en occident.



Charles WILKINS (auteur) | PARRAUD (traducteur)

[Bhagavad Gîtâ] Le Bhagvat-Geeta, ou Dialogues de Kreeshna et d'Arjoon ; contenant un Précis de la Religion et de la Morale des Indiens. Traduit du sanscrit, la langue sacrée des Brahmes, en anglais, par M. Charles Wilkins : et de l'anglais en français, par M. Parraud, de l'Académie des Arcades de Rome.

A Londres, et se trouve à Paris, chez Buisson, 1787

1 volume in-8 (20,4 x 13,3 cm) de 6-CLXII pp. et 180 pages.

Reliure strictement de l'époque plein veau fauve marbré, dos à nerfs orné aux petits fers dorés, pièce de titre de maroquin rouge, tranches rouges, doublures et gardes de papier marbré. Quelques frottements sans importance, reliure et intérieur frais. Exemplaire avec de belles marges.

Edition originale de la traduction française.

La traduction française est de l'abbé Joseph Pascal Parraud (1752-1832).



La première édition anglaise par Wilkins a paru deux ans auparavant (1785). L'orientaliste anglais Charles Wilkins (1749-1836) fut le premier à donner une traduction partielle du Mahabharata, une des parties de la "Bhagavad gita" (Le chant du bienheureux) dont les plus anciennes traces remontent au IIe siècle A.C., sorte de dialogue philosophique entre le prince guerrier Arjuna et son ami Krishna, réincarnation de Vishnu, qui montre la conduite à avoir pour atteindre le divin.

"S'il est une Nation, qui, par son antiquité, par les précieux monuments qu’elle, possède, par la sagesse & la douceur de ses institutions, par la pureté de ses dogmes primitifs, mérite l’attention du Philosophe ; c’est sans doute la Nation Indienne , dont les Sages ont été de tous temps en vénération par leurs connaissances, même parmi les peuples les plus instruits. Le voyage de Zoroastre dans l’Inde, celui de Pythagore quelques siècles après, c’est-à-dire vers le temps de Servius-Tulllus, sixième Roi de Rome ; la peine que prirent ces deux grands Hommes de s’instruire de la Religion et de la Philosophie des Brahmes ; les dogmes qu’ils en ont évidemment adoptés, prouvent assez que dès longtemps  l’Hindoustan était renommé pour les sciences chez les peuples de l’Asie." (Discours préliminaire)

Les 162 premières pages du volume (chiffrées en romain) contiennent un long Discours préliminaire, un Extrait du Shaster, donné par Henri Lord (Lord's Discovery of the Banian religion). La suite contient une Lettre de M. Hastings à M. Nathaniel Smith, écuyer ; la Préface de M. Wilkins et le Bhagvat-Geeta à proprement parler.















"La Mahâbhârata et le Râmâyana, deux exemples de grandes épopées d’Inde et d’Asie du Sud, sont des textes fondateurs de la littérature et la culture indiennes. Ils sont reconnus pour leur riche narration, leurs enseignements moraux et leur profondeur philosophique. Ces épopées se transmettent d’abord par la tradition orale pendant des siècles avant d’être transcrites à l’écrit, et elles inspireront également un nombre infini d’adaptations, d'interprétations et de traductions dans diverses cultures et langues. Les voyageurs, administrateurs, missionnaires et érudits français installés en Inde comptaient parmi ceux qui recherchaient et collectaient les manuscrits d’épopées indiennes. Guidée par son obsession de vaincre la concurrence britannique, la France a également traduit les épopées indiennes en français. La retraduction de 1787, par l’Abbé Parraud, de la traduction anglaise de la Baghavad-Gita signée Charles Wilkins en est un exemple." (Bnf, en ligne, Epopées d'Asie du Sud)

"[...]Au commencement, quand Brahma, le Maître de la Création, eut formé l’homme, & lui eut prescrit son culte, il parla ainsi : "Avec ce culte, priez pour la multiplication, & n’attendez que de là l'accomplissement de tous vos désirs. De plus, souvenez-vous des Dieux, afin que les Dieux se souviennent de vous. Aidez- vous l'un l’autre, & vous parviendrez à la souveraine félicité. Les Dieux étant honorés dans votre culte, vous accorderont la jouissance de vos désirs. Celui qui jouit de ce qui lui a été accordé par les Dieu et ne leur en offre pas une partie, est semblable au Voleur. Celui qui ne mange que de ce qui reste des offrandes, sera purifié de tous ses péchés. Celui qui ne prépare des aliments que pour lui, mange le pain du péché. Tout être qui a vie est produit par le pain qu’il mange ; le pain est produit par la pluie ; la pluie l'est par le culte divin, & le culte divin par les bonnes œuvres. Apprends que les bonnes œuvres viennent de Brahma, dont la nature est incorruptible : c’est pourquoi Brahma, qui est présent partout y est présent dans ton culte. L'homme qui se plait à assouvir ses passions, et ne s'accommode pas aux vicissitudes si communes dans le monde, ne mène qu'une vie inutile. Mais celui qui peut être content & satisfait de soi-même, & qui peut se trouver heureux dans fon cœur (n'a pas besoin de remplir les parties cérémonielles de la loi). Il n’a point d’intérêt, ni dans ce qui se fait, ni dans ce qui ne se fait point ; & il n’y a pas, parmi toutes les choses créées, un seul objet fur lequel il puisse mettre sa confiance. Ainsi donc accomplis ce qu’il faut que tu faffes, en tout temps, & sans t’inquiéter fur l’événement : car celui qui fait ce qu’il doit faire sans passion obtient l’Etre Suprême. [...] (pp. 48-49)

Bel exemplaire de ce livre important pour l'histoire de l'Inde ancienne et de la religion hindouiste en occident.

Prix : 1 250 euros

samedi 24 mai 2025

Sébastien Le Clerc (graveur) | Abbé Giraud (auteur). L'invocation et l'imitation des saints pour tous les jours de l'année. Première [à Quatrième] partie, qui contient un extrait de leurs vies : avec des figures en taille(douce, des prières, des réflexions, et des maximes tirées de l'écriture sainte. A Paris, chez Girard Audran, graveur ordinaire du Roi, 1687. 4 parties reliées en 4 tomes in-24. Reliure strictement de l'époque plein maroquin vieux rouge. Superbe exemplaire de cet ouvrage recherché en belle reliure ancienne de maroquin.



Sébastien Le Clerc (graveur) | Abbé Giraud (auteur)

L'invocation et l'imitation des saints pour tous les jours de l'année. Première [à Quatrième] partie, qui contient un extrait de leurs vies : avec des figures en taille(douce, des prières, des réflexions, et des maximes tirées de l'écriture sainte.

A Paris, chez Girard Audran, graveur ordinaire du Roi, 1687

4 parties reliées en 4 tomes in-24 (112 x 76 mm), non paginé (une feuille par saint) plus la préface (pp. 3 à 13), 2 pp. d'approbation et extrait du privilège. Avec 370 gravures en taille-douce (365 + 5 pour les fêtes spéciales ou mobiles). Chaque volume possède sa propre page de titre avec la mention de la partie concernée. Exemplaire avec quelques témoins (bonnes marges) ce qui est fort rare pour cet ouvrage.

Reliure strictement de l'époque plein maroquin vieux rouge, dos à nerfs avec filets dorés encadrant les caissons, filet doré en encadrement des plats, roulette dorée sur les coupes, roulette "dent de rat" en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne, tranches dorées. Reliures très fraîches. Intérieur en bon état, excellent tirage des gravures. Collationné complet.

Premier tirage.









Cet ouvrage est connu sous le nom de Suite des "Saints d'Audran" (l'éditeur) et ce pour la distinguer d'une autre suite qui a été publiée plus tard par Gantrel.

Cet ouvrage recommandable pour les très nombreuses et charmantes vignettes qu'il contient a été publié sous deux formes. On le trouve soit en 2 tomes, soit en 4 parties en 4 volumes. Bien que le premier titre en 2 tomes donne la date de 1686, il s'agit en réalité d'un seul et même tirage. Seuls les titres ont été changés.

Les notices sont de l'abbé Giraud (d'après Barbier, Dictionnaire des ouvrages anonymes). Les vignettes sont de Sébastien Leclerc (B.N., Inventaire du fonds français, Graveurs du XVIIe siècle, t. 9, n° 1796-2174).

Une note ancienne à l'encre sur le premier feuillet de garde indique "Gaignat n°2783 19 l. 1 s. mar. bl...", ce qui correspond bien au lot présent au Catalogue des livres du Cabinet de feu M. Louis Gaignat (1769), mais il y est décrit en maroquin bleu. Duclos dans son Dictionnaire bibliographique, historique et critique des livres rares (1790) mentionne l'exemplaire Gaignat en le décrivant cette fois en maroquin rouge (Dictionnaire bibliographique, historique et critique des livres rares, vol. 3, p. 345).

A la fin du XIXe siècle le libraire Morgand cataloguait deux exemplaires prestigieux : un exemplaire relié à l'époque en maroquin rouge doublé de maroquin citron (reliure attribuée à Boyet) coté 1500 francs or ; un exemplaire relié en maroquin vert doublé de maroquin rouge (reliure attribuée à Boyet) coté 1200 francs or (ex. du Duc de La Vallière, n°4719 qui avait été vendu 29 livres en 1783).









Tous les bibliographes s'accordent pour dire la rareté de cet ouvrage dans ce premier tirage et relié à l'époque en beau maroquin.

Références : Sébastien Le Clerc et son œuvre, par Edouard Meaume (Paris, 1877, pp. 171-173 et pp. 365-367) qui donne tous les détails sur cette publication ; Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire, Volume 44 (année 1877) : "charmant livre [...] justement recherché [...] Les compositions de cette jolie suite sont très supérieures à celles de Callot, et l'exécution elle-même surpasse celle du maître de Nancy.".


Superbe exemplaire de cet ouvrage recherché en belle reliure ancienne de maroquin.

Prix : 4 500 euros

vendredi 23 mai 2025

PANNELIER (Jean-Amable) | Léger (dessinateur) | RENOUARD DE SAINTE-CROIX (Félix) L'Hindoustan ou Religion, Mœurs, Usages, Arts et Métiers des Hindous, orné de cent quatre planche, gravées la plupart d'après les dessins originaux faits sur les lieux pour feu M. Léger, Préfet colonial à Pondichéry ; rédigé d'après les Notices manuscrites explicatives de ces dessins, et augmenté de ce que les Voyages et les Mémoires les plus récents ont pu fournir d'authentique. Par M. P*** [Pannelier]. Tome I à VI (complet). Paris, A Nepveu, libraire, 1816 [de l'imprimerie de Le Normant, rue de Seine, Paris]. 6 volumes in-18 avec 95 planches en noir (et 16 planches en couleurs pour le sixième volume). Superbe exemplaire miraculeusement préservé dans son fragile cartonnage éditeur estampé à froid de cette première édition proposant une parfaite synthèse des connaissances que l’on avait de l’Inde à l’époque.



PANNELIER (Jean-Amable) | Léger (dessinateur) | RENOUARD DE SAINTE-CROIX (Félix)

L'Hindoustan ou Religion, Mœurs, Usages, Arts et Métiers des Hindous, orné de cent quatre planche, gravées la plupart d'après les dessins originaux faits sur les lieux pour feu M. Léger, Préfet colonial à Pondichéry ; rédigé d'après les Notices manuscrites explicatives de ces dessins, et augmenté de ce que les Voyages et les Mémoires les plus récents ont pu fournir d'authentique. Par M. P*** [Pannelier]. Tome I à VI (complet).

Paris, A Nepveu, libraire, 1816 [de l'imprimerie de Le Normant, rue de Seine, Paris]

6 volumes in-18 (14 x 9 cm) de XXVIII-194, (4)-236-(1), (4)-201-(1), (4)-191-(1), (4)-179-(1) et (4)-211-(1) pages. Avec 95 gravures sur acier en noir dont de nombreuses planches dépliantes (sur les 104 annoncées dans la table des figures - il manquerait 7 figures dans le tome 2 et 2 figures pour le tome 5 - néanmoins d'autres exemplaires répertoriés contiennent également 95 figures). Bien complet de l’avis au relieur correspondant aux pages 189 à 194 dans le premier volume.

Reliure strictement de l'époque, cartonnage plein papier bleu nuit maroquiné à grain long avec filets dorés aux dos et les plats estampés à froid d'une plaque en forme de portique et portail à l'antique, tranches marbrées. Reliures très fraîches. Intérieur très frais. Quelques minimes frottements et retouches de bleu aux cartonnages, à peine visible (l'exemplaire est d'aspect général proche du neuf).



Edition originale.

L’auteur principal de cet ouvrage est le marquis Félix Renouard de Sainte-Croix (1767-1840). Selon Quérard : « Avant de quitter l’Inde, M. de Sainte-Croix avait laissé entre les mains de M. Léger, préfet de l’île de France, le manuscrit d’un ouvrage considérable sur l’Inde. À la mort de M. Léger (1813), ce manuscrit fut vendu avec les autres effets de sa succession, et c’est ce manuscrit qui a été imprimé et publié… sans que M. P. (Pannelier) ait fait au texte d’autres changements que des suppressions. M. de Sainte-Croix, n’étant revenu en France qu’en 1817, ne put empêcher ce plagiat, ni publier son propre ouvrage. »









Cet ouvrage puisé aux meilleures sources (manuscrits et éditions d'ouvrages sur l'Inde) s'inscrit dans le cadre d'une collection qui renferme d'autres descriptions de pays tels que L'Afrique (4 vol. in-18), La Russie (6 vol. in-18) ou encore La Chine (6 vol. in-18). Le vulgarisateur (Pannelier) réunit ici un ensemble de thèmes propres à faire mieux connaître l'Inde et les hindous aux occidentaux. Les nombreuses gravures qui illustrent les différents chapitres viennent ajouter à l'intérêt de l'ouvrage. Elles représentent des costumes, des divinités, des rituels, ou des métiers de l'Inde (marchands de perles, chasse au tigre, charmeur de serpents, etc.)

Mais ce qui est remarquable dans notre exemplaire, c'est la reliure éditeur en cartonnage plein papier estampé à froid et décoré de belles plaques "plein portique". Nous n'avons trouvé aucun autre exemplaire dans une reliure similaire et aussi bien conservé. Ces jolies reliures, par nature très fragiles (papier) sont ici conservées à l'état proche du neuf. Certains exemplaires étaient vendus coloriés à l'aquarelle.

On joint les 16 figures du tome 6 dans leur version mise en couleurs à l'époque.

Références : Brunet, I, 1226-10 ; Colas 2266 ; Barbier II, 627 f








Emouvant exemplaire miraculeusement préservé dans son superbe cartonnage éditeur estampé à froid de cette première édition proposant une parfaite synthèse des connaissances que l’on avait de l’Inde à l’époque.

Prix : 2 000 euros