mercredi 29 octobre 2025

Gargantua de François Rabelais imagé par Albert Dubout (Paris, Kra, 1931). Un des 30 exemplaires de tête sur vélin d'Arches avec dessin original signé (les chausses de Gargantua). Rare et recherché. 72 compositions originales d'Albert Dubout ici en premier tirage et coloriées au pochoir.



François RABELAIS | Albert DUBOUT (illustrateur)

GARGANTUA par François Rabelais. Illustrations en couleurs de A. Dubout.

Editions Kra, Paris, 1931

1 volume in-4 (25,5 x 19,5 cm), dérelié, corps d'ouvrage intact et solide en attende d'un cartonnage à la bradel. Couvertures illustrée conservées (le premier plat est illustré d'une grande composition et le dos est illustré d'une vignette). Non rogné. Quelques rousseurs claires sans gravité.

Edition originale et premier tirage des illustrations d'Albert Dubout.

Tirage à 1 000 exemplaires.

Celui-ci, un des 30 exemplaires de tête (n°26) sur vélin d'Arches comportant une aquarelle originale signée Albert Dubout (cul-de-lampe pour la page 39 - les chausses de Gargantua surplombant un village). 15 x 8,5 cm pour l'aquarelle (sur papier légèrement plus grand monté en tête du volume).



Ce volume est le premier de la collection Les Grands Textes Humoristiques donnée par les Editions Kra. Il a été exécuté sous la direction de Lucien Kra et a été imprimé par R. Coulouma à Argenteuil, H. Barthélémy étant directeur. Le coloris (pochoir) a été exécuté dans les ateliers de Daniel Jacomet.

72 compositions par Albert Dubout dont 2 pour la couverture et une composition sur double-page.











Ce premier tirage du Gargantua de 1931 illustré par Albert Dubout est très recherché, d'autant plus quand il s'agit comme ici d'un exemplaire de tête avec dessin original.

Les exemplaires ont tous été imprimés sur un beau papier vélin d'Arches épais (ici non rogné).

Le Pantagruel sera publié quelques années plus tard chez Gibert jeune à l'occasion du deuxième tirage du Gargantua republié chez le même éditeur Gibert jeune.









Un texte mythique de la verve françoise rabelaisienne parfaitement servi par l'illustration truculente et acerbe du jeune Albert Dubout qui n'a alors que 26 ans.

Rare tirage de tête avec dessin original signé. A relier de nouveau.

Prix : 1 150 euros

jeudi 23 octobre 2025

Paul Verlaine | Gustave Buchet | Les Amies - Filles | Paris, Le Livre, 1921. Avec 13 pointes sèches coloriées au pochoir et 13 culs-de-lampe au trait tirés en sanguine. Un des 425 ex. sur vélin de Hollande, resté en feuilles. Très bon exemplaire de ce superbe livre illustré de bibliophilie de l'entre deux guerres.



Paul VERLAINE | Gustave BUCHET (illustrateur)

LES AMIES. FILLES. Treize pointes sèches rehaussées en couleur et culs-de-lampe par Gustave Buchet.

Paris, "Le Livre", 1921

1 volume in-4 (26 x 19,5 cm), en feuilles, sous couverture imprimée en rouge et noir rempliée avec vignette au trait par l'artiste, avec 13 pointes sèches rehaussées au pochoir (signées dans chaque planche). Typographie en noir et rouge (le texte est imprimé en noir, le titre courant, la pagination ainsi que les 13 culs-de-lampe sont imprimés en rouge). Très bon état. Le dos de la couverture est légèrement passé avec renforts discrets au papier japon en tête et en queue du dos. Intérieur d'une grande fraîcheur. Très belle impression sur papier fort vélin de Hollande. Bien complet des serpentes imprimées portant le titre de chaque poème illustré.

Tirage unique de ces très belles pointes sèches rehaussées au pochoir de Gustave Buchet.

Tirage à 475 exemplaires.

Celui-ci, un des 425 exemplaires sur vélin de Holland (Van Gelder Zonen).

Après 13 ex. sur Japon impérial avec suite sur Chine et dessin original, 25 ex. sur Japon impérial avec suite sur Chine et 12 ex. Hors Commerce.

Ce volume a été achevé d'imprimer le 20 janvier 1921 par le maître imprimeur Frazier-Soye et enluminé par J. Saudé pour la Société "Le Livre".










Composé vers 1867-1868 et publié anonymement à Bruxelles en 1868 dans une édition clandestine réservée aux bibliophiles curieux, Les Amies de Verlaine célèbre, avec une tendre audace, les amours féminines et les voluptés saphiques. Ce mince recueil, tout en grâce musicale et en pudeur sensuelle, marque la première incursion du poète dans l’érotisme raffiné, bien avant ses recueils symbolistes. Resté longtemps méconnu du public, il ne sera redécouvert qu’à la fin du XIXᵉ siècle, lorsqu’un second ensemble, Filles (1890), viendra en constituer le contrepoint : ses six poèmes, pour la plupart publiés en revue entre 1886 et 1888, évoquent des figures de prostituées, à l’exception du dernier, « À Madame », apparemment adressé à Mathilde Mauté, que Verlaine avait épousée en 1870 et qui venait alors de se remarier. Plus cru et désabusé, Filles prolonge le miroir érotique de Les Amies en y introduisant la fatigue du plaisir et la compassion mélancolique. Ces deux recueils jumeaux révèlent la double nature de Verlaine : mystique repentant et libertin inspiré, musicien du désir autant que poète des âmes.

Cette édition donne les pièces dans l'ordre suivant : (Les Amies) : Dédicace - Allégorie - Sur le Balcon - Pensionnaires - Per Amica Silentia - Printemps - Eté - Sappho - (Filles) : A la Princesse Roukine - Séguidile - Casta Piana - Auburn - A Mademoiselle *** - A Madame ***.








Gustave Buchet (1888-1963), peintre suisse formé à Genève et installé à Paris dès 1913, figure singulière de l’avant-garde helvétique, déploie pour imager cet ouvrage un art du corps féminin d’une audace retenue. Ami de Fernand Léger et de Le Corbusier, exposé dès 1918 aux côtés des futuristes et des puristes, Buchet transpose ici la musicalité verlainienne en un langage plastique tout en courbes stylisées, volumes géométrisés et transparences délicates. Ses treize pointes sèches, rehaussées à la main de teintes poudrées, mêlent la rigueur du dessin constructiviste à la sensualité fluide d’un érotisme dépouillé de vulgarité. L’ouvrage, publié en feuilles sous couverture imprimée, est un chef-d’œuvre discret de la bibliophilie moderne, seule incursion connue de Buchet dans l’illustration du livre, emblématique du dialogue entre la poésie symboliste fin-de-siècle et les recherches formelles de l’art des années 1920. Les Amies demeure l’une des expressions les plus raffinées et les plus rares du Buchet graveur, mieux connu pour ses toiles futuristes et cubistes conservées au Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne.

Très bon exemplaire de ce très beau livre illustré de la bibliophilie de l'entre deux guerres.

Prix : 1 150 euros

samedi 18 octobre 2025

Renée Dunan | La Triple Caresse | La Culotte en jersey de soie | 1922-1923 | Exemplaires de dédicaces offerts par l'auteur à son amie et auteure Elie Dautrin alias Marie Aglaé de Beuverand de la Loyère, comtesse de Duranti.



Renée DUNAN [dédicace à ELIE DAUTRIN alias Marie Aglaé de Beuverand de la Loyère, comtesse de Duranti]

La Triple Caresse. Roman

Albin Michel éditeur, Paris, sans date (1922)

346 pages

La Culotte en jersey de soie, confidences de femmes.

Paris, La Pensée Française, 1923

204 pages.

Ensemble de 2 volumes in-12 (19 x 12,5 cm).

Reliure de l'époque bradel demi-toile rouge signée FRANZ. Quelques minimes frottements et marques sans gravité.

Papier ordinaire pour les deux volumes.



Exemplaires de dédicace offerts par l'auteur Renée Dunan à Elie Dautrin alias Marie Aglaé de Beuverand de la Loyère, comtesse de Duranti (nom du dédicataire découpé). 

L'identité du dédicataire à pu être rétablie par l'histoire des volumes. En effet, ces deux volumes se trouvaient dans la bibliothèque d'Elie Dautrin où tous les volumes offerts avaient le nom du dédicataire découpé ... sauf un ! Un volume oublié offert à Elie Dautrin par Paul Bourget ! Elie Dautrin et Renée Dunan étaient amies à n'en pas douter par ces deux dédicaces à priori inédites que voici :

Dans La Culotte en jersey de soie : "[A Elie Dautrin], qui veut m'enseigner le renoncement et peut-être me faire abbesse, cette protestation consciente et organisée, cynique aussi, non moins que souriante, en hommage amical, Renée Dunan. 86 Bd Voltaire. Paris."

Dans La Triple Caresse : "[A Elie Dautrin] ce roman de [moeurs] classiques qui pourrait se titrer : Comment le hasard, le plaisir et l'intérêt fondent le sens du relativisme dans les sociétés ... Que "LA TRIPLE CARESSE" lui soit soit (sic) agréable, qu'elle lui laisse croire malgré tout - à la sincérité des humains, et qu'elle témoigne, idéalement combien est sienne : Renée Dunan. Mai 1923."








Voici donc deux très belles dédicaces, celle de la Triple Caresse encore plus intimiste que l'autre.

Élie DAUTRIN (1870-1969) alias Marie Aglaé Beuverand de la Loyère, comtesse de Duranti, utilisa le pseudonyme anagramme Élie Dautrin pour signer des chroniques dans Le Figaro et ses romans. Elle écrit à sa « chère confrère » la romancière Renée Dunan, auteure de La Culotte en jersey de soie : « J’ai trop d’excentricité dans le cerveau pour m’étouffer et m’effarer devant n’importe quelle lecture et je me fiche de la soi-disant vertu comme un poisson d’une pomme. » Elle est publiée notamment chez Plon-Nourrit et chez Flammarion. Elle est l’auteure de Nos petits pendant la guerre et nos grands (1916) et L’Absent (1922). En 1924, le réalisateur Joseph Guarino a tiré un film de son roman Un coquin (1919).

Renée Dunan (1892-1936) a écrit : « Il faut oser dire n'importe quoi ! La morale est ailleurs que là où on l'imagine. » et aussi : « Qu'est-ce qu'un homme ? une virilité.. Mais combien faut-il de temps pour qu'une femme habile fasse de la plus fière des verges mâles... un chiffon ? ». Tout semble encore à ce jour très flou dans sa biographie, même si depuis quelques années les choses avancent bien sur son histoire littéraire tant que personnelle. Féministe, elle fut anarchiste, naturiste et pacifiste. Dadaïste, elle fut en relation avec André Breton, Philippe Soupault, Louis Aragon, Paul Éluard, Francis Picabia. Elle a écrit une cinquantaine d’ouvrages sur une courte période, l’essentiel de ses écrits ayant été édité entre 1922 et 1934 (jusqu’à huit titres par an). Les genres de ses romans sont variés : érotisme, aventures, historique, policier, psychologique, ésotérique, fantastique, science-fiction et récits préhistoriques. Renée Dunan a publié sous de nombreux pseudonymes : Louise Dormienne, M. de Steinthal, Chiquita, Ethel Mac Singh, Luce Borromée, Laure Héron, Ky, A.-R. Layssa, etc., pour le besoin de ses productions érotiques. Fabrice Mundzik a envisagé que Georges Dunan (son mari) ait usurpé l'identité de Renée Dunan à la fin des années 1930.









Publié en 1922, La Triple Caresse de Renée Dunan est un roman érotique et mondain où se mêlent la sensualité, le pouvoir et la transgression sociale. Dans le cadre fastueux d’un grand hôtel sicilien, une ancienne danseuse nue, la femme d’un lord et la maîtresse d’un homme d’État s’affrontent et se confient autour d’un mystérieux carnet rouge, symbole de leurs secrets et de leurs désirs. Dunan y met en scène, avec une langue raffinée et parfois décadente, la mise à nu des âmes autant que des corps, explorant la triple caresse comme celle du plaisir, du pouvoir et de la pensée libre. Sous ses dehors libertins, le roman s’affirme comme une critique subtile de la société bourgeoise et patriarcale, où la femme, en revendiquant sa liberté érotique et intellectuelle, devient le véritable sujet du désir.

Publié en 1923 chez La Pensée Française, La Culotte en jersey de soie de Renée Dunan est une comédie libertine et satirique où l’écrivaine déploie tout son art de la provocation intellectuelle. Sous le prétexte d’un accessoire féminin — une simple culotte en jersey de soie, symbole de modernité et d’émancipation corporelle — Dunan orchestre une critique acerbe de la morale bourgeoise et des hypocrisies de son temps. L’objet, fétiche à la fois érotique et social, devient le pivot d’une intrigue où désir, vanité et pouvoir se nouent et se dénouent dans une société obsédée par l’apparence. Par un style vif, audacieux et délicieusement ironique, l’auteure célèbre la femme libre, maîtresse de son corps et de ses plaisirs, et fait de la lingerie le manifeste d’un féminisme hédoniste avant la lettre.

Bel ensemble de deux dédicaces à Élie Dautrin.

Prix : 450 euros

mercredi 15 octobre 2025

[JANSÉNISME – UNIGENITUS – PÈRE QUESNEL] Recueil de pièces relatives à la Constitution Unigenitus. Narbonne, Paris, Angers, Bruxelles, La Haye, etc., 1714-1731. Intéressant recueil de neuf pièces originales imprimées entre 1714 et 1731, toutes relatives à la querelle janséniste et à la condamnation de la célèbre Constitution Unigenitus (1713) fulminée par Clément XI contre le Nouveau Testament commenté du P. Pasquier Quesnel. Très bon exemplaire.


[JANSÉNISME – UNIGENITUS – PÈRE QUESNEL]

Recueil de pièces relatives à la Constitution Unigenitus.

Narbonne, Paris, Angers, Bruxelles, La Haye, etc., 1714-1731.

1 volume in-8 (18,7 × 12 cm), reliure plein veau brun de l’époque.

Intéressant recueil de neuf pièces originales imprimées entre 1714 et 1731, toutes relatives à la querelle janséniste et à la condamnation de la célèbre Constitution Unigenitus (1713) fulminée par Clément XI contre le Nouveau Testament commenté du P. Pasquier Quesnel. Ces brochures, aujourd’hui peu communes, reflètent avec précision le climat religieux et politique d’une France divisée entre partisans et adversaires de la Bulle pontificale.

Contenu du volume :

  1. Ordonnance de Monseigneur l’archevêque et primat de Narbonne pour la publication de la Constitution de N. S. P. le Pape Clément XI…
    Narbonne, Guillaume Besse, 1714 – 14 pp.
    Condamnation officielle du Nouveau Testament de Quesnel.

  2. Lettre du Sr Fossy, curé de Brabant près Clermont en Argonne, à Mgr d’Hallencourt de Drosmenil, évêque d’Autun…
    [S.l., s.d., vers 1714-1719] – 8 pp.
    Lettre polémique adressée à un prélat modéré.

  3. Réflexions consolantes fondées sur la première Instruction pastorale de Mgr le cardinal de Noailles…
    Angers, Olivier Avril, 1719 – (2)-60 pp.
    Texte de soutien au cardinal de Noailles, figure de l’« Appel ».

  4. Réponse de Mgr l’Évêque d’Angers à M. Dublineau… sur l’appel au futur concile.
    Angers, Olivier Avril, 1719 – (4)-40 pp.
    Important document dans la querelle des appels.

  5. Poëme sur la Grâce [par Louis Racine].
    Paris, 1722 – (2)-X-94 pp.
    Célèbre poème théologique inspiré par la doctrine augustinienne.

  6. Examen du Poëme sur la Grâce [par les Pères Brumoy et Rouillé].
    Bruxelles, 1723 – (2)-95 pp.
    Critique jésuite des thèses raciniennes.

  7. Réfutation du Mémoire publié en faveur de l’appel des quatre évêques…
    Bruxelles, Simon T’Serstevens, 1718 – (8)-143 pp.
    Brochure capitale dans la controverse, rare édition bruxelloise.

  8. Lettre de M. l’Évêque de Soissons à S.A.R. Monseigneur le Duc d’Orléans régent du royaume…
    [S.l., 1719] – 16 pp.
    Intervention politique sur l’arrêt du Parlement contre les écrits épiscopaux.

  9. Cartouche ou le scélérat justifié, par la Grâce du Père Quesnel. En forme de dialogue.
    La Haye, Pierre du Marteau, 1731 – (4)-60 pp.
    Pamphlet satirique mêlant théologie et chronique criminelle ; rare.

Reliure plein veau brun de l’époque, dos à nerfs orné aux petits fers, pièce de titre en maroquin rouge, tranches mouchetées de rouge, doublures et gardes de papier marbré. Reliure solide et décorative, avec quelques marques d’usage. Intérieur très frais. Une mouillure ancienne à la pièce n°6 (avant reliure).














Tout commence en 1699 avec le succès du Nouveau Testament en français avec des Réflexions morales du père oratorien Pasquier Quesnel, livre d’édification et de ferveur austère, respirant l’esprit de Port-Royal, cette citadelle de la grâce sévère et de la morale rigoureuse. Rome s’en émeut, les jésuites s’en étranglent, et le pape Clément XI finit par fulminer, en 1713, la fameuse bulle Unigenitus Dei Filius : cent une propositions du livre de Quesnel y sont condamnées comme « fausses, captieuses, injurieuses, impies et hérétiques ».

Mais la France, déjà lasse des querelles scolastiques, ne se range pas d’un seul cœur derrière cette sentence pontificale. L’archevêque de Paris, le cardinal de Noailles, hésite, temporise, appelle au futur concile — il n’est pas seul. Bientôt quatre évêques, dits « appelants », réclament la révision de la Bulle : Soissons, Senez, Montpellier et Boulogne. Les parlements s’en mêlent, la Sorbonne se déchire, les chaires grondent, et tout l’État chancelle entre dévotion et politique.

On excommunie, on suspend, on écrit — surtout on écrit ! Des torrents de brochures, de lettres, d’ordonnances, de répliques et d’ironiques poèmes jaillissent, tantôt sous le manteau, tantôt chez ces imprimeurs de la frontière ou de la clandestinité, à Bruxelles, à Liège, à La Haye, sous l’étiquette précieuse de Pierre du Marteau notamment. C’est cette littérature polémique, à la fois pieuse et furieuse, qu’on retrouve réunie dans les recueils de l’époque — véritables journaux de la guerre de la grâce.

En somme, Unigenitus, c’est la fracture du catholicisme français avant la Révolution : un cri de Rome contre Port-Royal, une querelle de mots qui enflamme des consciences, un épisode où la théologie tourne au roman et où la politique se fait catéchisme.

Parmi ces pièces, les deux impressions angevines d’Olivier Avril (1719) méritent d'être remarquées. Quant à la dernière pièce, Cartouche ou le scélérat justifié, par la Grâce du Père Quesnel (La Haye, “Pierre du Marteau”, 1731), c’est un pamphlet satirique de grande rareté croisant polémique théologique et fait divers (Cartouche, bandit mythifié exécuté en 1721), pour ridiculiser la “grâce” janséniste par l’exemple extrême.

Bel ensemble homogène, réunissant des pièces représentatives des deux camps — jansénistes et anti-jansénistes — témoignant du tumulte intellectuel et religieux des premières décennies du XVIIIᵉ siècle.

Très bon exemplaire.

Prix : 500 euros