lundi 19 mai 2025

M. de la Salle de l'Etang | M. Jethro Thull (réfutation de). Manuel d'Agriculture pour le Laboureur, pour le Propriétaire et pour le Gouvernement : contenant les vrais et seuls moyens de faire prospérer l'Agriculture, tant en France que dans les autres états où l'on cultive ; avec la Réfutation de la Nouvelle Méthode de M. Thull. Par M. de la Salle de l'Etang, seigneur de Muyr, Tinqueux, et ancien Député de la Ville de Rheims à Paris. A Paris, chez Lottin l'aîné, libraire et imprimeur, Desain junior, libraire, 1764. 1 volume in-8 relié aux armes de Jean-Gilles du Coëtlosquet, homme d'Église, évêque de Limoges puis précepteur des petits-fils de Louis XV (Louis XVI, Louis XVIII et Charles X). Bel exemplaire.



M. de la Salle de l'Etang (ca 1700 à Reims - Paris 1765) | M. Jethro Thull (1674-1741) (réfutation de)

Manuel d'Agriculture pour le Laboureur, pour le Propriétaire et pour le Gouvernement : contenant les vrais et seuls moyens de faire prospérer l'Agriculture, tant en France que dans les autres états où l'on cultive ; avec la Réfutation de la Nouvelle Méthode de M. Thull. Par M. de la Salle de l'Etang, seigneur de Muyr, Tinqueux, et ancien Député de la Ville de Rheims (Reims) à Paris.

A Paris, chez Lottin l'aîné, libraire et imprimeur, Desain junior, libraire, 1764 [de l'imprimerie de Lottin l'Aîné, libraire et imprimeur de Monseigneur le Duc de Berry].

1 fort volume in-8 (20,5 x 13,5 cm) de (6)-XVIII-(2)-608 (i. e. 584) pages. Frontispice gravé à l'eau-forte par Prevost d'après le dessin de C. N. Cochin fils (1764).

Reliure strictement de l'époque plein veau blond glacé, dos à nerfs richement orné avec pièce d'armes au centre des caissons, gardes armes dorées au centre des plats avec pièces d'armes dans les angles, plats encadrés d'un triple filet doré, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier marbré, tranches dorées. Légères marques sans gravité sur le veau des plats (voir photos), un coin avec manque sur la coupe (très peu visible). Reliure fraîche et intérieur très frais imprimé sur grand papier vergé (papier fort) à grandes marges (le texte est imposé au format in-12). Papier très blanc et très belle typographie (caractères neufs ?).



Edition originale.

Exemplaire imprimé sur grand papier.



"La Salle considère que les principes traditionnels de la culture, labours et engrais, n'ont pas besoin de modifications. L'assolement et la structure agraire, cependant, devront évoluer de façon à permettre l'inclusion de prairies artificielles de sainfoin, sur l'établissement graduelles desquelles l'auteur fonde tout son système d'amélioration. Il dresse à cet effet un plan détaillé d'application théorique des prairies sur un domaine exploité selon les nouveaux principes. De La Salle de l'Étang est non seulement l'un des premiers à systématiser l'utilisation des prairies artificielles, mais il est également original quand il démontre comment cette transformation du cycle cultural s'accompagnera nécessairement de changements profonds dans les structures physiques et juridiques de la vie rurale. Ainsi ces prairies artificielles pour lesquelles Duhamel avait commencé à plaider timidement en 1750, apparaissent dès lors non plus comme un des aspects secondaires mais bien comme l'un des pivots essentiels de la culture" (André J. Bourde, Agronomie et agronomes en France au XVIIIe siècle, 1967, 1967)




[…] apprend à celui-ci tout ce qu’il convient qu’il fasse pour bien s’acquitter de ces sortes d’établissements ; comment il doit s’y prendre avec son fermier ; & on lui démontre que, sans se donner la peine de faire valoir par lui-même, ne s’agissant que de quelques déductions dont il tiendrait compte à son fermier dans un premier bail seulement, il peut parvenir à doubler & même tripler le revenu de son corps de ferme, suivant le plus ou le moins de besoin qu’il aura d’être réparé ; ce qui est mis tout en jour dans le troisième article des Préliminaires. Ces deux moyens bien exécutés, ne pouvant manquer d’augmenter aussi considérablement le revenu de nos terres, il s’ensuivra nécessairement que non seulement les gens de la campagne seront mis bien au-dessus de toutes leurs charges & impôts, mais encore que tous les propriétaires s’acquitteront avec bien plus de facilité de ceux dont ils sont aussi chargés de leur côté. Mais, comme ces deux moyens ne peuvent bien s’effectuer dans toute l’étendue du royaume qu’autant que le gouvernement voudra bien y concourir, on expose, dans la troisième partie intitulée : Manuel d’Agriculture […] Démontrant dans le cinquième Article des Préliminaires, que la véritable Méthode de l’Agriculture est contenue dans les Pratiques locales de chaque Canton, de chaque Terroir, &c. on s’en sert comme du premier moyen, le seul qu’on puisse proposer pour retirer nos Laboureurs de leurs routines, & pour leur apprendre à bien cultiver ; elle remplit la première partie de cet Ouvrage, intitulé : Manuel d’Agriculture pour le Laboureur : on y expose ses principes, ses opérations, comment cette Méthode apprend les différentes façons de les exécuter relativement à toutes les sortes de qualités de terrains qui se rencontrent, & comment on doit s’y prendre pour les bien connoître, à l’effet de parvenir à leur donner à chacune les cultures qui peuvent leur convenir, en se servant de l’expérience dont cette même Méthode indique si bien l’usage & les effets. (extrait du Sommaire).





Provenance : de la bibliothèque de Jean-Gilles du Coëtlosquet (1700-1784), évêque de Limoges (1739-1758), académicien, précepteur des rois Louis XVI, Louis XVIII et Charles X, relié à ses armes (fer inconnu à OHR, seul un autre fer y est répertorié, mais les armoiries et les attributs sont identiques à l'exception de la couronne). Nous n'avons pas réussi à localiser d'autres ouvrages de cette provenance semble-t-il fort rare. De la bibliothèque de Cournault (avec son ex libris du XVIIIe siècle).

Référence sur l'auteur : Louis-Gabriel Michaud, Bibliographie universelle, ancienne et moderne, 1825, tome XL, p. 182













Très bel exemplaire en grand papier finement relié pour Jean-Gilles du Coëtlosquet, homme d'Église, évêque de Limoges puis précepteur des petits-fils de Louis XV (Louis XVI, Louis XVIII et Charles X).

Prix : 3.000 euros

vendredi 16 mai 2025

[Foucher d'Obsonville] [Maridas Pillai ou Poullé] Bagavadam ou Doctrine divine, ouvrage indien, canonique : sur l'Etre Suprême, les Dieux, les Géants, les Hommes, les diverses parties de l'Univers, etc. A Paris, chez la Veuve Tilliard et fils, Clousier, imprimeur du roi, 1788. 1 volume in-8. Edition originale. Bon exemplaire broché non rogné de cet ouvrage peu commun.



[Foucher d'Obsonville] [Maridas Pillai ou Poullé]

Bagavadam ou Doctrine divine, ouvrage indien, canonique : sur l'Etre Suprême, les Dieux, les Géants, les Hommes, les diverses parties de l'Univers, etc.

A Paris, chez la Veuve Tilliard et fils, Clousier, imprimeur du roi, 1788

1 volume in-8 (22 x 14 cm) de LXIV-336 pages (sur 348-(2). Dans notre exemplaire l'Appendice (pp. 337 à 348) et le feuillet d'Avertissement n'ont pas été brochés (d'origine). Couverture muette en papier bleu. Très bon état.



Edition originale.

Bagavadam, ou Doctrine divine : sous ce titre évocateur et ambitieux, Foucher d’Obsonville livre au lecteur européen du XVIIIe siècle une traduction pionnière d’un texte fondamental de la tradition hindoue, inspiré du Bhāgavata Purāṇa. Publié à l’aube du tournant orientaliste des Lumières, cet ouvrage s’inscrit dans un moment où l’Europe, avide de savoirs nouveaux, découvre avec fascination les cultures de l’Asie. Dans le sillage des premiers missionnaires, voyageurs et administrateurs coloniaux, une génération d’érudits commence à s’intéresser non seulement aux langues orientales, mais aussi aux textes religieux et philosophiques qui fondent les civilisations de l’Inde. Foucher d’Obsonville, officier au service de la Compagnie française des Indes orientales, incarne cette curiosité éclairée. Formé à la pensée classique, mais ouvert à l’altérité, il s’attache à comprendre les doctrines de l’Inde avec une volonté sincère d’exactitude et de respect. Son Bagavadam, publié en 1788, bien que largement incomplet et erroné en plusieurs endroits, se situe dans la lignée des grandes entreprises orientalistes, comme celles de Friedrich Schlegel, Anquetil-Duperron ou encore la Bhagavad-Gîtâ traduite par Charles Wilkins. Il figure ainsi parmi les toutes premières tentatives françaises de rendre accessible, dans une langue élégante et raisonnée, la richesse symbolique et métaphysique des textes sanskrits. Loin d’être une simple curiosité exotique, cette œuvre témoigne d’un désir profond de comparaison des systèmes de pensée, typique des Lumières tardives, où le dialogue entre les traditions religieuses sert une quête universelle de vérité. Dans un siècle encore marqué par l’eurocentrisme, mais ébranlé par les premières fissures critiques de la pensée coloniale, le Bagavadam se distingue par son ambition intellectuelle : faire connaître à l’Occident une théologie du multiple, une cosmogonie cyclique, une sagesse où l’homme, les dieux et l’univers s’inscrivent dans une interdépendance harmonieuse. Par là même, l’œuvre annonce les grandes synthèses spirituelles du romantisme et de l’orientalisme du XIXe siècle, tout en conservant la rigueur d’un travail philologique de premier plan.

Selon Barbier (I, 377), cet ouvrage a été traduit du sanskrit d'après une version tamoule, et mis en français par un Malabare chrétien, nommé Maridas Poullé (1721-1796). Il n'est pas cité par Foucher d'Obsonville qui semble n'avoir été que l'éditeur.















Le Bhāgavata Purāṇa, ou Śrīmad Bhāgavatam, est l’un des textes sacrés les plus vénérés de l’hindouisme, véritable somme théologique et mythologique en douze livres célébrant la figure divine de Krishna comme manifestation suprême de l’Absolu. Structuré autour du dialogue entre le roi Parīkṣit, condamné à mourir en sept jours, et le sage Śuka, l’ouvrage expose une vision cyclique de l’univers, narre la création des mondes, les avatars de Vishnou, et notamment la vie de Krishna, à la fois espiègle enfant divin, séducteur céleste et guide spirituel. Par son lyrisme, sa richesse narrative et sa profondeur philosophique, le Bhāgavata Purāṇa constitue un pilier de la tradition bhakti (dévotion) et une invitation à la contemplation, à la piété et à la libération intérieure. Ce texte fondamental, transmis et commenté au fil des siècles, demeure une source inépuisable pour qui souhaite comprendre le cœur spirituel de l’Inde. Il faudra attendre les travaux érudits d’Eugène Burnouf au XIXe siècle pour qu’enfin s’esquisse une édition scientifique fondée sur les sources sanskrites authentiques (1840-1847 pour les trois premiers tomes publiés à l'imprimerie royale, 1884 pour le tome IV et 1898 pour le tome V et dernier, ensemble comprenant les 12 livres requis).

"[...] Au-delà de ces mondes & plus bas, l’enfer est placé. Des fleuves de feu, des bêtes féroces, toutes sortes d’armes tranchantes, les ordures les plus infectes, enfin tous les maux y sont avec profusion. Les hommes après leur mort sont conduits devant Yamin, Président de ce lieu d’horreur : Ce Juge juste & équitable ne fait acception de personne ; il est inexorable. Ceux qui dédaignent les règles & les préceptes de piété, seront punis autant d’années qu’il y a de poils sur leurs corps. Les Athées & ceux qui méprisent la Religion, seront jetés sur des monceaux d’armes pointues. Ceux qui outragèrent les personnes en dignité & les Brahmes, seront coupés par morceaux. Les adultères, seront contraints d’embrasser des statues de fer rougies au feu. Ceux qui ne remplissent pas les devoirs de leur état, ou qui abandonnent leurs familles pour courir le pays, seront déchiquetés par des corbeaux à becs de fer. Ceux qui font mal à leur prochain ; ceux qui tuent les animaux, seront jetés dans des cachots infects, pour y souffrir des tourments horribles ; les malheureux qui n’ont pas respecté leurs parents & les Brahmes, seront dans un feu dont les flammes s’élèveront à 10,000 yossiney. Ceux qui ont maltraité les vieillards & les enfants, seront rôtis dans des marmites de fer. Les débauchés qui, sans honte, vivent pendant le jour avec des courtisanes, seront obligés de marcher sur des épines. Les médisants & les calomniateurs seront couchés sur des lits de fer, où ils seront nourris d’ordures. Les avares serviront de pâture aux vers. Ceux qui ont pillé les Brahmes, seront sciés. Les cœurs durs qui par motif d’ostentation, ont tué en sacrifice des vaches & d’autres animaux, seront battus sur une enclume. Ceux qui n’ont pas eu pitié des misérables & des pauvres, seront brûlés avec des tisons de feu. Les faux témoins seront précipités du haut des montagnes. Enfin les corps damnés (formés d'une matière subtile), quoique morcelés par les tourments, se réuniront tout de suite comme du vif argent, & ces malheureux ne mourront point." (extrait pp. 150-152).

Nous ne savons pas pourquoi l'Appendice et le feuillet d'Avertissement n'ont pas été brochés dans notre exemplaire. Le brochage est intact et ne montre aucun signe de dégradation ou de manque à la fin (probablement un oubli du brocheur).

Bon exemplaire broché non rogné de cet ouvrage peu commun.

Prix : 650 euros

jeudi 15 mai 2025

Mémoire justificatif pour Louis XVI, ci-devant roi des français. En réponse à l'acte d'accusation qui lui a été lu à la Convention Nationale, le mardi 11 décembre 1792, l'an quatrième de la liberté et le premier de l'égalité. Par A. J. D. G. [Antoine Jeudy DUGOUR]. A Paris, chez Fr. Dufart, imprimeur-libraire, 1793. Brochure prenant la défense du roi Louis XVI quelques jours seulement avant son exécution.


[Antoine Jeudy DUGOUR ou DU GOUR]

Mémoire justificatif pour Louis XVI, ci-devant roi des français. En réponse à l'acte d'accusation qui lui a été lu à la Convention Nationale, le mardi 11 décembre 1792, l'an quatrième de la liberté et le premier de l'égalité. Par A. J. D. G.

A Paris, chez Fr. Dufart, imprimeur-libraire, 1793

1 brochure in-12 (19,5 x 14 cm) de 240 pages. Non rogné (ébarbé en tranche inférieure), broché dos collé. Sans couverture. Collationné complet. Très bon état. Papier fort et frais. On distingue dans la marge intérieure les trous de couture des cahiers brochés d'origine qui ont ensuite été cousus en un seul volume.

Première édition.

Ce premier tirage sera immédiatement suivi par un second tirage en 258 pages.


''Je crois pouvoir dire qu'on ne lira pas ce Mémoire sans sentir naître en soi une haine profonde pour les accusateurs de Louis XVI, et tous les sentiments de l'admiration la plus réfléchie pour ses vertus et la reconnaissance la plus méritée pour les bienfaits dont il a comblé le peuple avant sa captivité''.

Au moment même de la mise en accusation du roi Louis XVI plusieurs citoyens : MM. Failly, Lauraguais, Mazon d’Entraigues, A.-J. Dugour, F.-N. de Foulaines, signèrent des écrits en faveur de Louis XVI. Quelques-uns de ces écrits sont de véritables livres ; ils en ont l’étendue et l’importance. Tel est, par exemple, le Mémoire justificatif pour Louis XVI, ci-devant roi des Français, en réponse à l’acte d’accusation qui lui a été lu à la Convention nationale, le mardi 11 décembre 1792, l’an IVe de la liberté et le 1er de l’égalité, par A.-J. Dugour. Il ne forme pas moins de 5 cahiers, de cinquante pages chacun, publiés successivement les 20, 24 et 31 décembre 1792, 7 et 12 janvier 1793. L’auteur suit pas à pas l’acte d’accusation et ne laisse debout aucun des griefs formulés par les ennemis du roi. A.-J. Dugour, qui était en 1792 libraire à Paris, était un ancien doctrinaire, auteur d’une Histoire de Henri IV, d’un Coup d’œil sur l’histoire de France, et de la Collection, par ordre de matières, des discours, des opinions, des déclarations et des protestations de la minorité de l’Assemblée nationale dans les années 1789-1791 (in Les Défenseurs de Louis XVI, par Edmond Biré)








L’auteur s’efforce de disculper Louis XVI, exposant les incohérences de l’acte d’accusation et appelant à une justice impartiale dans un climat politique exalté. Le 21 janvier 1793, le roi sera condamné à mort et guillotiné place de la Révolution. Ce mémoire est l’une des dernières tentatives pour sauver la tête du monarque.

Antoine-Jeudy Dugour (1765-1849), « Libraire. Natif de Nohanent, près de Clermont-Ferrand, fils d’un notaire (cf. Lucette Pérol, "De l’Auvergne à Odessa : la destinée de Jeudy-Dugour (1766-1840)", in "Dix-huitième siècle", 1993, n° 25, p. 355-368). D’abord frère de la Doctrine chrétienne et professeur au collège de La Flèche, il monte à Paris au début de la Révolution. De 1790 à 1795, il publie plusieurs ouvrages d’histoire, de géographie ou d’enseignement, avant de racheter, à la fin de 1796, la librairie de Gaspard-Joseph Cuchet à qui il succède, seul puis, d’oct. 1797 à avril 1799, en association avec le libraire Durand. Auteur, éditeur et traducteur de nombreux ouvrages, professeur à l’école centrale de la Seine (1800), il publie aussi sous les raisons : "Librairie des sciences et (des) arts" et "Librairie d’éducation et des sciences et arts". À la suite de mauvaises affaires, et notamment d’un procès intenté à des contrefacteurs lyonnais, les frères Amable et Michel Leroy, il se retire du commerce et cède son fonds au libraire Laurent-Éloi Goujon (fin 1801 ou début 1802). Il émigre en Russie en 1804 et y devient professeur et bibliothécaire de l’université de Kharkov (1805). Naturalisé russe en 1812, il est nommé conseiller d’État, professeur d’histoire et de littérature, puis devient pendant dix ans recteur de l’université impériale de Saint-Pétersbourg. Jusqu’en 1839, il publie encore de nombreux ouvrages et essais à caractère historique, sociologique ou ethnographique sur la Russie, parfois sous le pseudonyme "M. de Gouroff". Décédé à Odessa en 1840. » (notice Bibliothèque nationale de France).






"[...] Le citoyen Robespierre, pour déterminer la Convention nationale à la mort de Louis XVI, a prétendu que, s'il sortait absous du jugement qu'elle doit prononcer sur lui, les promoteurs de la République seraient regardé comme rebelles, c'est-à-dire, que l'Assemblée législative et la Convention nationale se trouveraient coupable d'avoir prononcé, l'une provisoirement et l'autre définitivement, la déchéance du Roi ; et il parait que cet argument a séduit beaucoup de personnes. [...] Mais d’abord si cette supposition était fondée, il résulterait que la Convention nationale se trouvant partie contre Louis XVI, elle n’a plus le droit de se constituer juge dans un procès où elle a elle-même un aussi grand intérêt, et il est bien extraordinaire que dans la vue de la faire échapper à l’embarras de cette situation, on ait appelé la mort sur la tête de Louis XVI, sans formalités, sans instruction, sans jugement. C’est la logique des assassins ; ce sont des éléments de tyrannie que les représentants de la nation se sont engagés d’éloigner à jamais de la constitution française. [...]" (extrait)

Références : Tourneux I, Bibliographie de l'histoire de Paris pendant la Révolution française, 3753-b - Quérard II, La France littéraire, p. 651 - Martin et Walter, 11671.

Bon exemplaire non rogné de cette brochure rare.

Prix : 550 euros

mercredi 14 mai 2025

Jean de La Fontaine | Christian de Gastyne (illustrateur) | Comment l'esprit vient aux filles. Le Roi Candaule. L'abbesse malade. Le psautier. Belphegor. Illustrés par Christian de Gastyne. 1945 [sans lieu ni nom]. 1 volume in-folio (34 x 25,5 cm) broché. Avec 4 gouaches originales hors-texte. Un des 10 exemplaires augmentée d'une gouache originale supplémentaire. Très rare.



Jean de La Fontaine | Christian de Gastyne (illustrateur)

Comment l'esprit vient aux filles. Le Roi Candaule. L'abbesse malade. Le psautier. Belphegor. Illustrés par Christian de Gastyne.

1945 [sans lieu ni nom]

1 volume in-folio (34 x 25,5 cm) broché de 58-(6) pages. Avec 4 gouaches originales hors-texte avec serpente imprimée. 1 vignette aquarellée sur le titre et 3 compositions aquarellées en guise de cul-de-lampe. Typographie en noir et rouge en gros caractères. 4 lettrines imprimées en rouge avec composition imprimée en bleu turquoise. Les feuillets sont débrochés (ficelles rompues). Quelques rousseurs ponctuelles à deux ou trois feuillets seulement.

Tirage confidentiel à 25 exemplaires seulement.

Celui-ci, un des 10 exemplaires, augmentées d'une recherche originale (gouache originale signée) signés et chiffrés de I à X (notre ex. porte le n°X).

Il a été tiré 13 exemplaires signés par l'artiste mais sans la gouache originale supplémentaire (recherche originale) et 2 exemplaires hors commerce.

Tous les exemplaires ont été imprimés sur Vergé de Hollande et composés à la main en Nicolas-Cochin corps 18.

Bien complet des 4 gouaches originales hors-texte et de la gouache originale supplémentaire sous passe-partout (au format du volume).






Exemplaire de dédicace offert par l'artiste à "Yvonne et Edouard Laffont en témoignage d'infinie gratitude et avec toute mon amitié" (signé et daté par l'artiste à Alger, octobre 1947).

Christian de Gastyne (1909-1969) est un peintre orientaliste de la première moitié du XXe siècle. On lui doit plusieurs toiles avec pour sujet les rues de Constantine et d'Alger. Il fut conseiller artistique de la maison d'édition Baconnier à Alger. Il illustra également les poésies de Rimbaud. La plupart des ouvrages qu'il illustra par des œuvres originales n'ont été tirés qu'à un très petit nombre d'exemplaires. Ces quatre contes de La Fontaine sont sans doute la seule incursion de l'artiste dans le domaine de l'érotisme. Certaines de ses oeuvres ont été acquises par les musées d'Alger, d'Oran ou de Paris.











Bon exemplaire de ce livre d'artiste très rare de par son tirage confidentiel et rendu précieux par la présence de 5 gouaches originales.

Prix : 1.250 euros