mardi 25 novembre 2025

COQUELIN CADET | Henri PILLE (illustrateur) | Angelo MARIANI (dédicataire) Le Livre des Convalescents. Dessins de Henri Pille. Préface de Armand Silvestre et de Touchatout. Paris, Tresse, 1885 [imprimerie Darantière à Dijon] 1 volume grand in-8 broché. Exemplaire de dédicace offert à Angelo Mariani, inventeur du vin tonique à la coca. Avec double dédicace et dessin original.


COQUELIN CADET | Henri PILLE (illustrateur) | Angelo MARIANI (dédicataire)

Le Livre des Convalescents. Dessins de Henri Pille. Préface de Armand Silvestre et de Touchatout.

Paris, Tresse, 1885 [imprimerie Darantière à Dijon]

1 volume grand in-8 (25 x 17 cm), broché de XVI-402-(2) pages. Illustrations au trait en noir dans le texte par Henri Pille. Couverture illustrée en parchemin végétal. Brochage fragile mais encore solide (un peu déréglé), la couverture très fragile est plutôt bien conservée (fente le long du dos et petits manques en tête et en queue, sans gravité). Papier vélin blanc pratiquement sans rousseurs.

Nouvelle édition, en partie originale.

Tirage à 1115 exemplaires.

Celui-ci, un des 1100 exemplaires sur papier vélin (les 15 ex. de tête sont sur Japon).

Exemplaire de dédicace offert à Angelo Mariani, inventeur du vin tonique à la coca.

Double dédicace de Coquelin Cadet et dessin original en couleur par Henri Pille sur le faux-titre (infirmier muni d'un clystère).

"A Mariani ! bienfaiteur de l'Humanité ! son Coquelin Cadet"

"Ce livre est celui de tous ceux qui boivent du vin de Coca Mariani, je l'atteste, Dr Coquelin Cadet"















Ce recueil de blagues potaches, graveleuses et souvent scatologiques, de traits moqueurs sur divers personnages de son temps (notamment Sarah Bernhardt et d'autres), a paru pour la première fois en 1880. C'est ici la seconde édition. 

"Nous vivons, en effet, dans un temps si particulièrement morose que ceux-là me semblent faire une bonne action qui, se souvenant que "rire est le propre de l'homme", s'efforcent à dérider ce grand lac d'ennui et à en illuminer la surface d'un clair rayon de beau soleil." (Armand Silvestre, 16 mai 1885)

"Je n'ai pas à redire ce que je pense de ces histoires que les gens bégueules trouveront peut-être quelquefois un peu salées, puisqu'elles ont presque toutes subi la censure du Tintamarre, qui passe pour être assez bonne fille. C'est là un genre de ... naturalisme dont je raffole, on le sait ; car j'ai toujours pensé qu'il fallait cent fois plus d'esprit pour péter à propos, que pour parler sans raison, et qu'un pet bien plein valait mieux qu'une phrase creuse." (Touchatout, janvier 1880, Préface à la première édition qui se trouve également placée en tête dans ce volume).

On trouve dans ce volume disparate des Joyeusetés Fantasques, des Souvenirs de l'Exposition, des vues sur les Drapeaux, le Théâtre, la Seine, un Sarah-Bernhardtiana, des Conseils, des vues sur l'Angleterre, des Pensées et Définitions, des Facéties d'hiver, etc.

"Un apothicaire vient d'inventer une liqueur qui fait revivre les pendus ; c'est du bromure de pentencium. [...] Saviez-vous que les vidangeurs accommodassent les adverbes à leur fantaisie ? Ils disent : "Je vous suis excrémement obligé !" [...] J'entendais dans un water-closet à 15 centimes ce cri d'un constipé vaincu : Qu'ils sont heureux les chieurs de long !" [...] Je lis sur les prospectus d'hiver d'un tailleur pour chiens : Gâteuses pour vieilles levrettes. [...] J'aime les très grosses femmes parce que quand elle s'en vont on les voit longtemps s'en aller. [...]" (extraits)

Coquelin Cadet consacre tout un chapitre à Sarah Bernhardt dont il se moque hardiment en faisant référence à sa maigreur légendaire. "Quand aime Sarah Bernhardt, on peut dire que l'amour tient à un fil [...] Sarah Bernhardt se mettant au bain : - Un coup d'épée dans l'eau. [...] Sarah Bernhardt c'est le plat du jour [...] Sarah Bernhardt, c'est le sec plus ultra ! [...] etc. (extraits)

Provenance : de la bibliothèque d'Angelo Mariani, inventeur du vin tonique à la Coca, dit Vin Mariani. Mariani était un grand mescène et avait pour amis le tout Paris de l'époque.

Coquelin Cadet (1848-1909) était le spécialiste du monologue sur scène. Il joue à la Comédie Française (1867) et passe ensuite au théâtre des Variétés où il joue des vaudevilles dont ceux d'Eugène Labiche. Il devient sociétaire de la Comédie Française en 1879 et joue Molière. Spécialisé dans le monologue, qu'il découvre en écoutant Charles Cros lire son poème Le Hareng saur, art sur lequel il a écrit deux livres, Le Monologue moderne (1881) et L'Art de dire le monologue (1884), il a porté de nombreux monologues sur la scène, parmi lesquels ceux de Feydeau : Le Potache et Patte en l’air, Les Réformes, Tout à Brown-Séquard, Un Monsieur qui est condamné à mort et Un Monsieur qui n'aime pas les monologues. En 1908, Coquelin cadet est interné dans une maison de santé à Suresnes, où il meurt le 8 février 1909.

Bel exemplaire de dédicace pour ce volume précurseur des recueils de blagues potaches et graveleuses.

Prix : 550 euros

lundi 24 novembre 2025

Les Jacobins et Buonaparte, essai historique sur l'alliance des deux tyrannies qui ont opprimé la nation françaises : par E. M. Masse (de La Ciotat) | A Marseille, chez les principaux libraires, 1815 [de l'imprimerie de Joseph-François Achard, au Boulevard du Musée, à Marseille]. Edition originale.



E. M. MASSE

Les Jacobins et Buonaparte, essai historique sur l'alliance des deux tyrannies qui ont opprimé la nation françaises : par E. M. Masse.

A Marseille, chez les principaux libraires, 1815 [de l'imprimerie de Joseph-François Achard, au Boulevard du Musée, à Marseille]

1 volume in-8 (19,6 x 11,8 cm), dérelié et rogné, sous couverture factice de papier marbré (muette), IV-86-(1) pages. Bon état. Papier frais.

Edition originale.

"Je publie, en 1815, un ouvrage composé au mois de mai 1814, et que dès le mois suivant, je regardai comme superflu. En effet, la tranquillité, le bonheur, dont la France commençait à jouir ; la comparaison qu’il était si facile de faire entre un gouvernement paternel et l’épouvantable tyrannie, qui avait si longtemps pesé sur nos têtes, me paraissaient devoir dissiper tous les regrets qui pouvaient rester dans quelques esprits. Mon opinion fut aussi celle du censeur qui me fut donné ; et cet opuscule, dont on voulut bien faire l’éloge, resta dans mon portefeuille. Le malheur de la Patrie a voulu que les mêmes circonstances, qui avaient dicté mon écrit, se soient reproduites. L’homme, qui a deux fois appelé l’étranger sur notre territoire, n’était donc pas assez connu, puisqu’il a pu faire encore des dupes ; car je ne parle pas de ses complices. Je crois donc remplir un des devoirs du citoyen en contribuant à déchirer le masque dont cet audacieux s’est couvert. Puisse ma Patrie agréer ce témoignage d’un zèle qui m’aura procuré l’honneur d’être inscrit sur des listes de proscription, si les registres de la direction de la librairie et le rapport du censeur ont été mis sous les yeux du tyran, dans le cours déplorable de son usurpation de trois mois ! Je prie le lecteur de ne pas perdre de vue que cet ouvrage a été fait en 1814, et que je n’y ai rien ajouté depuis." (Avertissement).





Étienne-Michel Masse, né en 1778 à La Ciotat (Bouches-du-Rhône) et mort en 1862, fut un magistrat et homme de lettres provençal, actif sous la Restauration et la monarchie de Juillet. Formé au droit, il occupa plusieurs fonctions judiciaires dans le Sud de la France, où il fut réputé pour la fermeté de ses convictions monarchiques et pour son hostilité profonde envers les excès révolutionnaires. Écrivain politique engagé, Massé publia cette brochure à l'âge de 37 ans. Les Jacobins et Buonaparte, rédigé dès 1814, analyse la continuité entre la dictature révolutionnaire et le despotisme impérial. Sa plume, vive, pamphlétaire et nourrie d’une grande érudition historique, en fait un témoin précieux de la sensibilité royaliste méridionale au lendemain de l’Empire. Masse appartient à cette génération d’auteurs provinciaux qui, après les bouleversements de 1789-1815, cherchèrent à restaurer la mémoire monarchique et à défendre un idéal d’ordre, de paix et de légalité. Il publia plusieurs ouvrages et mémoires sur Aubagne, La Ciotat, et divers autres ouvrages historiques.













Bon exemplaire.

Prix : 250 euros

[Mary ABBOT] A Woman's Paris. A handbook of every-day living in the french capital. Sherman, French & Company, Boston, 1900. Petit guide de la voyageuse à Paris devenu introuvable dans sa première édition de Boston.


[Mary ABBOT]

A Woman's Paris. A handbook of every-day living in the french capital.

Sherman, French & Company, Boston [Small, Maynard & Company copyright], 1900

1 volume in-12 (17,5 x 11 cm) de XVI-(2)-219 pages. Illustrations photographiques en noir et blanc hors-texte.

Cartonnage éditeur pleine toile marron avec une vignette de titre dorée sur fond noir sur le premier plat, titre doré au dos avec les armes et la devise de la ville de Paris "Fluctuat nec mergitur" (« Il est battu par les flots, mais ne sombre pas ») et doré en queue l'adresse de l'éditeur Small, Maynard and Company à Boston. Très bel état.

First edition. Première édition.

« A Woman's Paris: A Handbook of Everyday Living in the French Capital » est un livre écrit par Mary Abbot et publié pour la première fois en 1900. Il s’agit d’un guide complet destiné aux femmes qui envisagent de vivre à Paris ou de s’y rendre, offrant des informations détaillées sur la culture, les coutumes et l’étiquette de la ville. L’ouvrage couvre un large éventail de sujets, notamment la mode, le shopping, la gastronomie, les divertissements et les transports. Il fournit également des conseils pratiques pour se déplacer dans la capitale, trouver un logement et profiter pleinement de son séjour parisien. Le style d’écriture d’Abbot est à la fois informatif et attrayant, et le livre est enrichi de charmantes illustrations et photographies qui saisissent l’essence de la vie parisienne. Dans l’ensemble, « A Woman's Paris » est une lecture indispensable pour quiconque s’intéresse à l’histoire et à la culture de Paris, ainsi qu’aux femmes qui prévoient de visiter ou de vivre dans la capitale ... en 1900 !















Provenance : ex libris manuscrit ancien à l'encre bleue : Paul Camill Köhl, San Diego, Calif. (Californie).

Bel exemplaire de cette première édition devenue rare très bien conservée dans son cartonnage éditeur décoré.

VENDU

jeudi 20 novembre 2025

Les Délices de la Poésie Galante, des plus célèbres auteurs de ce temps. Première et seconde partie. A Paris, chez Jean Ribou, 1666-1667 | Poésies érotiques gaillardes et scatologiques mélangées aux poésies classiques et précieuses du Grand Siècle (Corneille, Boileau, Molière, Suze, Lignières, etc).


[COLLECTIF] [CURIOSA]

Les Délices de la Poésie Galante, des plus célèbres auteurs de ce temps. Première et seconde partie.

A Paris, chez Jean Ribou, 1666-1667

2 parties reliées en 1 volume in-12 (14,1 x 9,3 cm) de 10 ff, 240 et 4 ff., 136 pages. Dont 2 pages de titres et 2 frontispices gravés. Une troisième partie en 88 pages n'est ici pas présente. La seconde partie s'arrête à la page 240 (sur 253), une pièce en vers intitulée "La Hongrie secourue, poème héroïque" manque. La seconde partie est complète. Un feuillet de table de la seconde partie interverti. Petits manques en bordure extérieure des frontispices.

Reliure demi vélin blanc du milieu du XIXe siècle, plats de papier peigne, doublures et gardes de papier marbré, pièce de titre de maroquin rouge. Très bon état. Intérieur avec papier plus ou moins teinté (roussi).

Seconde édition parue après la première de 1663 qui est très rare.

Cette seconde édition diffère beaucoup de la première avec plusieurs pièces en vers ajoutées ici pour la première fois. On y trouve notamment plusieurs poèmes scatologiques et plusieurs quatrains, stances ou sonnets licencieux et gaillards.








Notons les pièces suivantes dont le titre parle de lui-même : "Sur un pet lâché en bonne compagnie" ; "Sur un pet qu'un amant fit en présence de sa Maîtresse". D'autres pièces sur le même thème ne portent que pour titre "Madrigal" (p. 200). Il y a également plusieurs pièces gaillardes sur l'impuissance du Marquis de Langeais à honorer sa femme. Quelques autres poésies gaillardes se glissent ça et là entre les pièces de Pierre Corneille (Remerciement au Roy), les deux pièces du jeune Nicolas Boileaux, et quelques autres signées ou non dont une bien connue des bibliographe et signée Molière (Stances galantes).

Ami, songe à faire retraite :
Tu passes pour mauvais soldat ;
Vingt témoins ont vu ta défaite, 
Et pas un n’a vu ton combat.

Ta Phyllis n’est point inhumaine,
Elle accuse ton seul défaut ;
Cent mille écus valent la peine
D’aller une fois à l’assaut.

La brèche en était bien facile,
Il fallait un peu de vigueur
Pour, dans un (con) comme un asile,
Sauver son bien et son honneur.



















Provenance : de la bibliothèque F. REBOUL (XIXe siècle) avec ex libris.

Bon exemplaire, malgré les manques signalés, de cet ouvrage rare.

Prix : 500 euros